Face aux athlétiques Camerounais du Coton-Sport de Garoa, la JS Kabylie aura certainement subi, dimanche soir au stade du 5-Juillet, l'un des tests les plus difficiles de ces dernières années sur la scène continentale. Grâce à une fraîcheur physique déconcertante et surtout une organisation collective très appréciable, les “Cotonniers” ont réussi à contrecarrer la machine kabyle et à poser même de sérieux problèmes à la défense algérienne qui n'a dû son salut qu'à quelques réflexes inouïs du gardien international Lounès Gaouaoui. Toujours est-il que ce semi-échec, concédé logiquement pour les Canaris, visiblement déboussolés encore par leur dernier naufrage en championnat face au MCA (4-1), pose désormais un problème dans la mesure où la belle aventure africaine des triples vainqueurs de cette Coupe de la CAF se trouve désormais bien compromise. À ce titre, il faut bien admettre que la tâche des Canaris s'annonce très périlleuse dans quinze jours à Garoa (à 900 km de Yaoundé). “Je crois que nous avons fait l'essentiel à Alger et nous aurions même pu inscrire un ou deux buts pour nous faciliter davantage la tâche au match retour à Garoa”, a déclaré Lamine Ndiaye, l'entraîneur sénégalais du Coton-Sport, qui fut d'ailleurs un bon copain à Salah Assad du temps où les deux compères évoluaient au FC Mulhouse dans les années 1980. “Cela dit, il ne faut surtout pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, car la JSK reste une très bonne équipe”, enchaînera le coach des Camerounais. De son côté, le coach de la JSK, Nasser Sandjak, semblait quelque peu déçu de cette contre-performance de ses poulains mais pas du tout découragé. “Certes, nous sommes tous déçus par ce score, car j'estime que nous aurions pu inscrire aisément un ou deux buts, mais il ne faut surtout pas baisser les bras. Il faudra continuer à travailler, car le match-retour s'annonce très difficile, mais la mission n'est pas impossible”, dira Sandjak. “Au Cameroun, les données seront tout autres et il nous appartiendra là-bas de faire le jeu et de brouiller les cartes, comme ils l'ont si bien fait ici à Alger”, ajoutera-t-il. Le président Hannachi, de son côté, estimera que “son équipe aurait pu l'emporter et que la tâche s'annonce désormais compliquée ; le Coton-Sport possède une bonne équipe”, dira Hannachi. “Mais j'estime que nous n'avons pas eu de chance de scorer à plusieurs reprises pour continuer sur la lancée”, dit-il. “Les Camerounais étaient très athlétiques et ont souvent balancé de longues balles qui nous ont posé des problèmes, mais j'estime que même à 0-0, rien n'est encore perdu. Ce que les camerounais ont réussi à Alger, la JSK est capable de le faire aussi ou peut-être de prétendre à mieux au Cameroun. Au match-retour, il suffit de planter un but et tout peut être remis en cause. En coupe d'Afrique, le 0-0 est considéré comme un match-piège et il suffit d'y croire pour réussir un exploit du Cameroun. A priori, ce 0-0 paraît comme un mauvais résultat, mais à l'extérieur, il faut savoir faire douter l'adversaire et tenter de renverser la situation”, conclut Mohand Chérif Hannachi. Il est vrai que l'an dernier, à ce stade de l'épreuve, la JSK l'avait emporté petitement face à l'excellente formation du Djoliba de Bamako au stade du 5-Juillet (2-1) avant de réussir une belle performance en terre malienne (0-0). Alors un nouvel exploit des Canaris est-il possible ? Pourquoi pas ? M. H.