Le ministre des Finances parle d'un “mini-séisme” qui a occasionné au Trésor public une perte de 134 milliards de dinars. “La responsabilité incombe directement à la Banque centrale”, aurait répondu le ministre des Finances aux membres de la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale, réunie dimanche pour examiner l'ordonnance sur la monnaie et le crédit, au sujet de l'affaire Khalifa. Benachenhou suggère que la Banque d'Algérie “n'a pas fait son travail de contrôle”. Deux mois après la suspension des transferts liés aux opérations de commerce extérieur, en novembre 2002, la banque Khalifa “continuait à opérer”, aurait-il affirmé. Ce qui est, à ses yeux, anormal. Comme “pour enfoncer un peu plus la Banque d'Algérie et donc disculper la responsabilité de la présidence de la République”, Benachenhou soutient qu'entre 1998 et 2002 deux rapports seulement ont été élaborés et adressés au président de la République. L'argentier du pays estime, par ailleurs, que le problème ne réside pas au niveau de l'ancienne loi mais de son application. La commission bancaire écrit dans un de ses communiqués : “La mission de contrôle de 2001 a été accompagnée d'un rapport spécifique quant aux opérations de transfert liées aux opérations de commerce extérieur. Ce rapport a révélé plusieurs inobservations de la réglementation des changes en vigueur, portée bien entendu à la connaissance du président-directeur général d'El Khalifa Bank, lors de l'entrevue d'octobre 2001. Ce rapport a également fait l'objet d'une transmission dans le cadre de la loi.” Le ministre des Finances parle d'un “mini-séisme” provoqué par l'effondrement du groupe El Khalifa qui a occasionné au Trésor public une perte de 134 milliards de dinars. Le Chef du gouvernement avait, rappelons-le, annoncé 100 milliards de dinars devant les députés. Au patronat privé, il révèle que le chiffre était le double de celui annoncé à l'APN. Décidément, on ne connaîtra peut-être jamais le chiffre exact. Décidément, il y a quelque chose de pourri dans le royaume. Et l'affaire El Khalifa Bank n'a pas encore révélé tous ses tenants et ses aboutissants. Ce qui est malheureux, c'est que la faillite retentissante d'El Khalifa Bank et la liquidation de la BCIA ont engendré une contamination rapide et malheureuse à l'ensemble du secteur privé, aujourd'hui fortement agité. Dans certains cas, des retraits massifs des dépôts sont opérés auprès de certaines banques privées, mettant en situation de déséquilibre leur trésorerie. M. R.