Dette Le liquidateur d?El Khalifa Bank invite ses créanciers à se manifester avant le 31 octobre prochain, selon un communiqué adressé à l?APS. Les titulaires de comptes bancaires, les créditeurs, les déposants, les correspondants, les fournisseurs de biens et services, les bailleurs de locaux ainsi que tout autre type de créanciers sont invités à déclarer leurs créances, par courrier adressé au siège de Chéraga. Cette initiative intervient au moment où le remboursement des petits déposants n?est toujours pas achevé. Le remboursement des deux types de clients ne sera pas chose aisée, car les pertes pour le Trésor public s?élèvent à 134 milliards dinars, soit 1,8 milliard de dollars. Cette annonce du ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou devant la commission des finances de l?APN est doublée d?une autre déclaration liée à la responsabilité de la Banque centrale dans cette faillite. Forts de cette déclaration, les clients d?El Khalifa Bank ne voient plus de raison de faire les frais de cette négligence, ce qui donne plus d?arguments à leurs revendications. Il n?y a presque aucune chance pour que l?Etat accède à cette demande, car les entreprises ne manqueraient pas de saisir cette brèche pour formuler le même v?u alors que certaines d?entre elles y ont perdu des milliards. Si ces entreprises sont plutôt de statut national, il faut dire que parmi les fournisseurs du groupe Khalifa se trouvent des entreprises étrangères qui n?ont jamais été payées pour leurs services et marchandises fournies. Pour l?instant, les avions affrétés ont été repris par leurs propriétaires, mais il n?est pas exclu qu?ils puissent demander d?être payés en conséquence si Khalifa Airways a laissé une ardoise importante. Les locaux loués par le groupe doivent aussi être payés sur le budget de l?Etat, étant donné que les ventes aux enchères des biens du groupe ne suffiront pas à cette opération. Le communiqué ne parle, pour l?instant, que de la banque et non du groupe. Le groupe s?est aussi lancé dans l?achat d?équipement de stations de télévisions et d?équipements de construction pour consolider le patrimoine de ses entreprises. C?est d?ailleurs cette permission de financer les projets des propriétaires par l?argent de la banque qui vient d?être supprimée sur proposition du gouvernement. Jusqu?à présent, les actionnaires sont autorisés à obtenir des crédits de leurs banques à hauteur de 20 % de leur capital, mais ce plafond est souvent dépassé. La récente protestation de Union Bank trahit d?ailleurs un pressentiment à propos de la disparition des banques privées. Si la Banque d?Algérie a failli dans sa mission de contrôle, c?est bien parce qu?elle ne s?est pas penchée de très près sur ces financements illégaux.