Alors que les inspecteurs de l'Inspection général des finances (IGF) sont attendus aujourd'hui à Boumerdès, des enquêteurs du ministère de l'Intérieur et de l'Agriculture ont entamé hier leurs investigations pour faire la lumière sur l'affaire des 30 hectares agricoles appartenant à des EAC de Ouled Moussa, concédés à un privé pour la construction d'un marché de gros. Ce sont les mêmes documents qui ont été présentés avant-hier aux élus de l'APW et à la presse et qui font ressortir de nombreuses anomalies dans la gestion de ce dossier. Le wali, preuves à l'appui, a exclu les affirmations selon lesquelles l'acquéreur détient un dossier réglementaire. “Il n'y a rien de réglementaire dans ce dossier et je vous laisse le soin d'examiner les pièces du dossier déjà transmises au ministère de l'Intérieur et à la justice”, précisera-t-il. Autre fait nouveau, une des EAC concernée par cette expropriation décidée “pour la construction d'équipements publics” se situe dans la municipalité de Ouled Heddadj, limitrophe de la commune de Ouled Moussa. Or, selon le wali, le nom de cette commune ne figure pas sur les documents signés par les responsables incriminés dans cette affaire. Par ailleurs, les chefs de daïra de Khemis El-Kechna et de Boudouaou ont témoigné publiquement devant les élus de l'APW et la presse qu'ils n'ont pas été destinataires des arrêtés d'expropriation signés par le secrétaire général ni les actes des concessions signés par le directeur des domaines. Les présidents d'APC d'Ouled Moussa et de Ouled Heddadj, les premiers concernés, n'ont pas été, aussi, destinataires de ces documents. “Ce qui prouve le caractère malveillant de cette opération”, dira-t-il encore. Sur l'Agence nationale de l'investissement qui a établi une convention avec la société concernée, en mai 2008, le wali s'est interrogé sur quelle base a été fait ce document qui intervient avant l'acte de concession, alors que l'opération devrait être examinée, d'abord, par une commission de la wilaya relevant du Calpi, avant son examen par l'Andi. Par ailleurs, cette convention se réfère à l'ordonnance sur l'investissement N° 611 daté du 30 août 2006. “Or, cette ordonnance exclut, dans son article 2, tout investissement dans un terrain agricole”. Le même responsable exhibe une lettre du ministère de l'Agriculture qui donne un avis favorable afin d'utiliser des terres agricoles pour la construction de 13 projets d'équipements publics mais le marché de gros ne figure pas, précise le wali. “Or, les documents se sont référés à cette lettre”, ajoute-t-il. Le chef de l'exécutif souligne que tous les documents se référant à un PV du Conseil interministériel daté du 9 mai 2006 qui n'a jamais existé à la wilaya. Le wali a tenu à souligner que tous les documents sont entachés d'irrégularités flagrantes y compris le procès-verbal du choix de terrain de ce “marché de gros national” établi le 26 novembre 2005 en l'absence de la Direction de l'agriculture, des domaines alors que la Direction de l'environnement a émis un avis défavorable avec la mention “terrain à vocation hautement agricole à préserver”, dira-t-il en exhibant le document aux élus de l'APW. Par ailleurs, on a appris, hier encore, que ces assiettes de terrain concédées, sont en litige avec la famille Lakhal Benchakir de Ouled Moussa. Ces derniers précisent que l'affaire portant n°09/279 est pendante à la justice et qu'une expertise est toujours en cours. Ainsi, c'est une autre affaire qui s'ajoute à un dossier déjà compliqué. Par ailleurs, les élus de l'APW de Boumerdès ont voté, à l'issue de ses travaux achevés dans la soirée d'avant-hier, une motion de soutien au wali dans laquelle ils lui réitèrent leur soutien. “Nous appuyons toutes les décisions prises par le wali pour la protection des terres agricoles et la préservation des intérêts des citoyens de la wilaya”, précise le document.