Le rapport égratigne sévèrement Israël. “Une telle action est inacceptable et inexcusable”, écrivent les trois experts, deux juges de Grande-Bretagne et de Trinidad et un militant malaisien des droits de l'homme. Un rapport, publié par la mission d'enquête du Conseil de l'ONU pour les droits de l'homme, accuse Israël d'“homicide intentionnel, torture ou traitements inhumains” dans le cadre de l'assaut militaire contre la flottille humanitaire qui tentait de joindre en mai Ghaza. Les Nations unies ont rendu publiques les conclusions de leur premier rapport sur l'attaque par les forces armées israéliennes de la flottille internationale humanitaire qui se dirigeait sur Ghaza, l'enclave palestinienne, pour alléger les souffrances du million et demi de Palestiniens soumis à un drastique embargo alimentaire et sanitaire. Et, les experts onusiens, pour une fois, ont confirmé qu'Israël a violé les droits de l'homme, lors de l'abordage le 31 mai dernier du petit convoi maritime. L'armée israélienne a fait preuve d'une “violence incroyable et absolument superflue”. C'est la conclusion à laquelle sont arrivés les trois experts de la mission du Conseil de l'ONU, chargés d'enquêter sur cette affaire de la flottille. Le 31 mai dernier, neuf humanitaires turcs avaient trouvé la mort suite à l'abordage de leur navire par des commandos israéliens. Le reste de la flottille a été arraisonné, sans heurts car, à leur bord, se trouvaient des humanitaires occidentaux. Le rapport égratigne sévèrement Israël. “Une telle action est inacceptable et inexcusable”, écrivent les trois experts, deux juges de Grande-Bretagne et de Trinidad et un militant malaisien des droits de l'homme. Avant d'ajouter: “Elle constitue une violation grave des droits de l'homme et du droit international humanitaire.” Le rapport indique toutefois que l'Etat hébreu a le droit à la sécurité, soulignant que les tirs de roquettes sur Israël depuis Ghaza, contrôlée par le Hamas, sont également inacceptables et violent le droit international humanitaire. Mais les experts, avec lesquels les autorités israéliennes ont refusé de coopérer, et qui ont été interdit d'accès à Ghaza, estiment que la réponse israélienne aux tirs de Hamas, à savoir le blocus systématique de Ghaza, n'est pas légal, car il revêt un caractère punitif à l'égard de l'ensemble d'une population civile. Le rapport doit être présenté ce lundi devant le Conseil de l'ONU pour les droits de l'homme. Pour essayer de noyer le verdict de la commission onusienne, Israël a annoncé rendre public bientôt les conclusions de sa propre commission qui compte deux observateurs étrangers, sans droit de vote, l'Irlandais David Trimble, lauréat du prix Nobel de la paix en 1998, et le magistrat canadien Ken Watkin. En outre, Israël dit également attendre les résultats d'une autre enquête internationale mandatée par l'ONU, à laquelle les dirigeants Israéliens ont accepté de collaborer ! Si cette seconde commission onusienne se révèle vraie, force alors de conclure que la condamnation par sa première commission n'aura été qu'une mascarade et que l'ONU aura été de nouveau roulée dans la farine par Israël.