La bâtisse ne paie pas de mine : un R+2 dans un état piteux. Un étage est occupé par trois familles dont le concierge, tandis que le reste est à l'état d'abandon. La grille de clôture a disparu. Vitres cassées, boiserie arrachée, portes éventrées. On dirait qu'Attila est passé par-là. Les salles sont ouvertes aux quatre vents. La cantine est pleine de bottes de foin. Les sanitaires aussi. Autant dire des chaumières. Les fenêtres de la cantine sont barricadées par des briques de parpaing et des morceaux de béton. La cour de l'établissement est un no man's land qui fait peur. L'école primaire de Boumhala, commune de Sidi Naâmane, est fermée depuis 1995 pour cause de terrorisme. Les terroristes en ont fait leur quartier général, poussant les villageois à quitter les lieux en abandonnant derrière eux maisons et lopins de terre. Il a fallu l'intervention de l'Armée pour les déloger de leur “forteresse”. Les militaires ont occupé les lieux jusqu'au début des années 2000. Depuis cinq ans, des familles commencent à revenir au village. Une vingtaine d'entre elles sont déjà sur place. Même la cité agricole, ouverte en 1983, a connu un début de retour de ses occupants. Leurs enfants sont scolarisés pour la plupart à l'école des Frères Saâdaoui de Zeboudj-Kara. Le ramassage scolaire est assuré par la commune. Des démarches sont effectuées pour la réouverture de l'école. Ce qui ne semble pas évident pour l'heure. Outre le nombre très réduit des élèves, l'école de Boumhala nécessite des travaux de réhabilitation. Des travaux que les services de l'APC sont prêts à entamer.