Ce mouvement se caractérise par 28 affectations, 12 nouvelles nominations, 11 fins de fonctions et 21 chefs de daïra nommés. La présidence de la République a rendu public ce week-end, un communiqué relatif au mouvement des walis qui vient d'être effectif après un accouchement au forceps. Attendu en effet depuis des mois, ce large mouvement concerne 40 walis dont 28 mutations, 11 fins de fonctions et 12 nouvelles nominations dont 6 promotions de walis-délégués et 6 secrétaires généraux. En dehors des 11 walis dont il a été mis fin à leurs fonctions (Skikda, Sidi Bel-Abbès, Guelma, Ouargla, Oran, El-Bayadh, Illizi, Mila, Souk-Ahras, El-Tarf), on relèvera, de prime abord, que les femmes continuent à subir une certaine ségrégation, dans le sens qu'aucune nomination n'a été opérée dans ce cadre, exception faite de la seule femme, Yamina Zerhouni, désormais wali de Aïn Témouchent, après plusieurs années passées à la tête de la wilaya de Mostaganem. Des nouvelles nominations, la capitale semble la plus choyée avec pas moins de six walis-délégués qui vont rejoindre leur wilaya dans quelques jours. Il s'agit de Boubekeur Boussetta, wali-délégué d'Hussein-Dey sortant, nommé à Djelfa, wilaya à vocation agro-pastorale mais considérée, de par sa position entourée de sept wilayas, comme zone tampon entre le Nord et le Sud. Saïd Meziane, wali-délégué de Bab El-Oued, est nommé à Tamanrasset. Considéré comme l'une des têtes pensantes de la wilaya d'Alger, homme de grande culture, il a su maintenir l'ordre et le calme dans une circonscription très mouvementée. Il a eu le mérite de conduire plusieurs opérations de réhabilitation de La Casbah et l'éradication des marchés informels dans une ville où il n'est pas évident de réussir. Il a su aussi marier loi et souplesse. C'est sans doute dans ce sens qu'il a été nommé dans une wilaya sensible. Le désormais ex-wali-délégué de Dar El-Beïda, est nommé à M'sila, autre plaque tournante et jonction entre les Hauts-Plateaux et le Nord. Mohamed Laïd Khalfi, wali-délégué de Sidi-M'hamed, est nommé à Illizi dont l'ancien wali aurait été relevé pour n'avoir pas su gérer les conflits d'ordre sécuritaire dans la région. Hocine Bessayah, wali-délégué de Draria, ira à Tissemsilt et Maâmar Alili, installé depuis peu à Bir-Mourad-Raïs, est nommé à la tête de la wilaya d'El-Oued. De même que le secrétaire général de la wilaya d'Alger est nommé à Mascara. Son départ interviendrait, selon certaines sources, suite à des divergences entre lui et le wali en matière de coordination avec des directeurs de la wilaya d'Alger. Derfouf Hadjiri, SG et wali par intérim de la wilaya de Saïda, après le décès de l'ancien wali, Bentiftifa, est nommé wali de Aïn Defla. Saci Ahmed, SG de la wilaya de Sétif, est nommé wali d'Adrar. Youcef Cherfa, SG de la wilaya de Souk-Ahras, est nommé wali de Laghouat. Semmoudi Salim, SG de Ouargla, est nommé à El-Bayadh, et le SG de la wilaya de Tizi Ouzou ira wali à Boumerdès. Mutations et reconductions : la grande épreuve Les mutations intervenant dans le corps des walis ont toujours suscité des interrogations chez le commun des mortels. Et si certaines peuvent répondre à une certaine logique, d'autres, en revanche, sont inscrites dans le secret des dieux. Autrement dit, ce qui semble être une “sinécure” pour les uns, est perçu comme une punition par d'autres. Et cela, le wali de Constantine, qui rejoindra Oran, le sait parfaitement. La capitale de l'ouest du pays n'est pas aussi facile à gérer quand on sait le nombre de scandales économiques et financiers qui ont secoué El-Bahia. Mais Abdelhak Boudiaf, qui a présidé aux destinées de Constantine, a montré ses capacités de grand gestionnaire en lançant notamment, une série de grands chantiers structurants. Il est remplacé par le wali de Sétif, Noureddine Bedoui. Ce qui est certain, c'est que les Sétifiens vont quelque peu le regretter, lui qui a fait de Sétif la wilaya la plus propre du pays, après Mostaganem. Il a eu le mérite de gagner “la bataille du gaz”, comme aiment l'appeler les habitants de la capitale des Hauts-Plateaux. Entamé en 2004, le branchement de la wilaya en gaz de ville atteint actuellement plus de 90%, un taux non égalé ailleurs. L'autre bataille, celle de l'eau, avec les grands transferts pour un montant global de près de 2 milliards de dollars, est une autre médaille pour lui. Quant à Sétif, elle sera dirigée par un autre vétéran de la besogne, en l'occurrence Abdelkader Zoukh, qui débarque de Médéa, après avoir marqué Oran de son empreinte. Mohamed Ouchène, wali de Tipasa, qui a toujours travaillé dans la discrétion, est nommé à la tête de la wilaya de Blida. Pour l'ancien SG de la wilaya d'Alger, il s'agit certainement d'une promotion. Quant aux capitales du Djurdjura et des Aurès, il s'agit d'une simple permutation entre les deux walis qui se céderont mutuellement les postes, avec, toutefois, un désavantage pour Abdelkader Bouazghi qui devra gérer Tizi Ouzou avec sa situation sécuritaire particulière. Il y va de même pour le SG de Tizi Ouzou qui rejoindra Boumerdès. L'ancien wali de cette dernière, qui connaît ces derniers temps une période de houle avec le scandale du foncier, est nommé à Médéa. S'agissant des walis reconduits, on notera particulièrement le maintien du wali d'Alger, Mohamed Kebir Addou. Ce dernier s'attelle depuis son arrivée en 2004, à concrétiser le colossal programme des projets structurants de la capitale, à savoir la révision du PDAU et l'aménagement de la baie d'Alger en passant par la réhabilitation de La Casbah, le relogement des milliers de familles dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire, l'éradication des marchés informels pour ne citer que ces volets. M. Addou veut faire d'Alger une grande métropole méditerranéenne. Les walis d'Annaba, Tiaret, Naâma et Tlemcen sont également maintenus. Pour le dernier cité, on avance que son maintien est justifié par le grand projet “Tlemcen capitale de la culture islamique” qu'il est chargé de suivre particulièrement.