Maintenant, il ne fait aucun doute que Rabat pousse à l'échec de la mission de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, l'Américain Christopher Ross, parce qu'il a refusé d'épouser sa thèse autonomiste en se limitant à la légalité internationale, laquelle garantit l'autodétermination du peuple sahraoui. Initialement prévues pour ce lundi, les discussions informelles entre le Maroc et le Front Polisario sont reportées à une date ultérieure. L'information a été rapportée par l'agence de presse espagnole, qui cite une porte-parole de l'ONU, laquelle a déclaré : “Les Nations unies sont à la recherche d'une nouvelle date pour le déroulement de contacts informels entre le Maroc et le Front Polisario sur le Sahara occidental après le report du début de ces négociations lundi prochain.” La même source a reconnu l'existence d'une proposition de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Christopher Ross, dans laquelle il recommandait aux deux parties en conflit un round de discussions lundi, mais le Maroc et le Front Polisario n'ont pas réussi à s'entendre sur l'agenda de la rencontre, d'où de nouveaux efforts pour une reprise des contacts. Bien qu'aucune explication n'ait été cependant fournie sur les raisons de l'échec, il est clair que chaque partie a campé sur ses positions, notamment le Maroc, qui a refusé que l'ordre du jour comprenne autre chose que sa proposition d'autonomie, alors que le Front Polisario a exigé que son doit à l'autodétermination soit pris en compte. C'est à nouveau l'impasse dans ce conflit du Sahara occidental, qui voit ses chances de règlement s'éloigner de plus en plus. Les analystes y voient une tentative de pousser l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Christopher Ross, vers la démission, parce qu'il n'a pas emboîté le pas à son prédécesseur, le Néerlandais Peter Van Walsum, qui s'était carrément aligné sur la proposition d'autonomie marocaine. Depuis sa désignation, il y a un peu plus d'une année, l'émissaire onusien avait réussi à tenir deux rencontres informelles entre le Maroc et le Front Polisario, la première en août 2009 à Vienne en Autriche et la seconde en février 2010 à New York, sans pour autant parvenir à la reprise des négociations directes. Devant cette situation, Christopher Ross avait tiré la sonnette d'alarme en avertissant d'une dégradation éventuelle de la situation, à travers la lettre qu'il avait adressée au “Club des amis du Sahara occidental” et au Conseil de sécurité des Nations unies, dans laquelle il appelait à des pressions sur les deux parties en conflit pour les ramener à la table des négociations. Il avait notamment souligné que ni lui ni le secrétaire général de l'ONU n'avaient réussi à convaincre le Maroc ou le Front Polisario à reprendre les discussions. Sachant pertinemment que les Sahraouis ne renonceront jamais à l'exercice de leur droit à l'autodétermination, le Makhzen refuse de discuter d'autre chose, que sa proposition d'autonomie. En attendant, ce sera au tour de la quatrième commission de l'Assemblée générale de l'ONU, chargée de la décolonisation d'ouvrir le débat mardi et mercredi prochains sur l'avenir du Sahara occidental.