Une première équipe de médecins et autres spécialistes de la santé s'envolera, dimanche, pour Djeddah, afin de mettre en place l'antenne médicale centrale et l'équiper de tout le matériel nécessaire à la prise en charge des hadjis à La Mecque. Plus que quelques jours et les 36 000 hadjis s'envoleront pour l'Arabie Saoudite afin d'accomplir un des principaux piliers de l'Islam. Et vu les innombrables contraintes et autres lacunes qui ont émaillé la omra 2010, les autorités chargées de superviser l'opération mettent les bouchées doubles pour tenter de redorer leur blason et se racheter auprès de l'opinion publique. La prise en charge médicale est une prestation très demandée vu l'âge et les petits problèmes de santé dont souffrent de nombreux pèlerins. C'est pour cette raison qu'une mission médicale accompagne chaque année les candidats au pèlerinage. Et c'est le cas cette année aussi. Si certains membres de la mission médicale sont aguerris et ont déjà une certaine expérience dans le domaine, pour d'autres, accompagner les hadjis aux Lieux saints de l'Islam est une première. Une première à laquelle ils doivent être préparés. Car les connaissances et le savoir-faire médical sont les mêmes, que ce soit en Algérie ou à La Mecque, mais les conditions et le nombre des patients ne seront pas les mêmes. Pour permettre donc aux médecins faisant partie pour la première fois de la mission médicale de s'imprégner un tant soit peu de la situation à laquelle ils seront affrontés à la Mecque, une journée d'information-formation a été organisée, jeudi, par le ministère de la Santé à l'INSP au profit des membres de cette délégation. Les premiers responsables du ministère des Affaires religieuses et de l'Office national du hadj et de la omra étaient également présents. Les dernières consignes et orientations ont été données aux médecins pour réussir leur mission. “Une mission, certes, des plus nobles, mais des plus difficiles et qui ne sera pas de tout repos.” Car les conditions de travail ne seront pas semblables à celles des hôpitaux. Le rythme sera infernal vu l'afflux de patients (plus de 500 par jour) dont nombreux auront les nerfs à fleur de peau pour plusieurs raisons dont la pression. “Ici, ce sont les demandes de logement qui priment ; là-bas (à la Mecque), c'est les médicaments”, fait savoir le ministre de la Santé aux 120 médecins généralistes et spécialistes présents à l'INSP auxquels il promet une visite. Et d'ajouter que 9 tonnes de médicaments seront envoyées la semaine prochaine, et avant cela, une première équipe de médecins et spécialistes de la santé s'envolera pour Djeddah pour la réception du grand espace où sera érigé le mini-hôpital central, qui accueillera aussi bien les pèlerins algériens qu'étrangers. Intervenant à son tour, le ministre des affaires religieuses ne tarit pas d'éloges en évoquant les efforts fournis par la mission médicale durant les précédents hadjs. “Nos médecins ont fait preuve de dévouement. C'est vraiment une fierté pour le pays.” Mieux, témoignera le directeur général de l'Office national du hadj et de la omra, “la mission médicale algérienne est l'une des meilleures de tous les pays musulmans et arabes”. Cheikh Berbara insistera sur le fait qu'une fois à La Mecque, “tous les membres de la délégation représentant divers secteurs ne doivent en faire qu'un seul. Il faut représenter l'Algérie et non tel ou tel département. Dès que les membres de la délégation franchiront le tarmac de l'aéroport, ils seront au service du pèlerin et non de leur secteur”. En fait, agir en commun et sous la houlette du pays et non de son département de tutelle est une consigne sur laquelle les ministres de la Santé et des Affaires religieuses ont mis l'accent. C'est à croire que des conflits de leadership ou autres éclatent entre les représentants des divers secteurs prenant part à l'opération. “C'est la mission qui doit dicter le comportement du membre de la délégation et non son appartenance à un secteur donné”, estime M. Ghlamallah.