Décidément, le climat politique au sein du FLN à Tiaret est soumis, depuis quelque temps déjà, notamment depuis l'entame du programme relatif au renouvellement des bureaux des kasmas, à une crise intestine similaire à celle connue lors du triste épisode conflictuel appelé “bataille rangée” entre conservateurs et réformistes. Cette situation pour le moins appréhendée a montré toute sa confirmation, vendredi dernier, à Frenda, à une cinquantaine de bornes de Tiaret, où était prévue l'assemblée générale pour l'élection d'un nouveau bureau de kasma. En effet, avant même l'entame des travaux de cette rencontre, voire hors de la salle réservée à cet effet, des escarmouches ont éclaté entre les présents. Le bilan est estimé à une dizaine de blessés dont deux graves. Les victimes, le fils d'un parlementaire, âgé de 23 ans, a été sérieusement atteint au ventre par un coup de couteau et un ancien militant, membre de l'APC, âgé de 58 ans et touché à la tête. “Le FLN n'est plus un parti politique mais plutôt un radeau qui dérive depuis des lustres le long des rivages du discrédit”, estime un militant de cette localité qui s'est présenté à notre bureau muni d'une correspondance adressée auparavant au mouhafedh de Tiaret, actuellement sénateur et membre du comité central de ce parti, objet d'un clabaudage sans nom, par M. Bourzam, chargé par le bureau central de superviser le renouvellement des instances de base à Tiaret. Cependant, et pour rappel, cette correspondance qui a fait le tour de la cité n'a pas été sans surchauffer les militants qui ont fait montre d'une certaine animosité lors des précédentes assemblées générales, à savoir celles de Aïn Dheb, Chehaïma, Mellakou et Tousnina ainsi que celles prévues à Sidi Abdelghani et Faïdja… et qui n'ont pas eu lieu. “Le programme portant sur le renouvellement des kasmas est piloté par des membres qui ne connaissent le parti qu'en de pareilles occasions pour concocter des listes à leur mesure en faisant de nos kasmas une affaire de “Watergate à l'Algérienne” non sans marginaliser les vrais militants au profit de ceux qui n'ont que leur opportunisme pour raison d'être”, martelait notre interlocuteur. Pour sa part, le mouhafedh, dont le mandat a expiré, nous livre, en sa qualité de membre du Comité central du parti chargé de mener les travaux des assemblées générales, une autre lecture de cette situation qu'il a qualifiée d'un simple complot. Ce qui s'est passé à Frenda est plus que désolant quand on sait que la discorde a été préméditée par des gens qui n'ont rien à voir avec le FLN. Dans ce sillage, il portera un doigt accusateur en direction d'un parlementaire (A. Chedad, ndlr) qui aurait manipulé des jeunes chômeurs pour empêcher les travaux de l'assemblée générale. “Ce dernier, transfuge du PRA, s'est présenté à cette assemblée en tant qu'invité alors que de sinistres idées germaient dans sa tête avant de jouer sur la sensibilité de ces jeunes qu'il a manipulés pour venir à la croisée de notre action”, expliquera Kada Benaouda, qui nous a assuré que l'assemblée générale a quand même eu lieu et que le bureau de la kasma de Frenda a bel et bien été installé. Toutefois, autant préciser qu'aucune plainte officielle n'a été déposée auprès des services de sécurité sans lesquels la situation aurait été encore plus grave vendredi dernier. Par ailleurs, ce dont doutent actuellement les militants du FLN, c'est l'assemblée générale attendue à Sougueur, le bercail de Belkhadem, qui s'annonce déjà à haut risque.