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Quand La Calle décolle…
Une violente tempête y a fait un mort et plusieurs blessés
Publié dans Liberté le 11 - 09 - 2003

Un vent de 180 km/h, des pluies torrentielles et, au bout, un parc national décimé de milliers d'arbres millénaires. Retour sur un cyclone pas comme les autres.
Vendredi 6 septembre. Il est 20h45. Le jeune Djillali Boumendjel et son ami propulsent la vieille embarcation en bois de son père dans les eaux incertaines du lac Mellah, situé à la sortie ouest de la wilaya d'El-Kala (ex-La Calle). Le ciel ne semble pas clément. Mais, ces deux intrépides foncent — clandestinement car la pêche dans le lac est interdite — au large dans l'espoir de réussir un bon coup de filet qui leur ferait gagner quelques sous à l'abri des regards des autorités. Soudain, tout bascule... La petite embarcation chavire. Virevolte sous les coups de boutoir du vent. De la tempête. Elle prend eau de partout. Les malheureux “naufragés” crient, mais leurs lamentations se perdent dans cet immense bruit produit par les rafales du vent et la chute des arbres. Rien à faire. Le vieil engin qui tangue rageusement sur la surface finit par céder à la tempête. Il se renverse et avec lui les deux jeunes en cette terrible nuit dont les citoyens d'El-Kala se souviendront certainement et pour longtemps. Il était écrit que Djillali, parti à la quête du poisson, devait mourir là. Son corps inanimé n'a été retrouvé que le lendemain, flottant à la surface du lac. Son ami, lui, a miraculeusement survécu à la furie des eaux. Ayant pu garder son sang-froid, il a fini par échouer dehors, poussé par un vent de près de 180 km !
Il est encore sous le choc du cauchemar qu'il a vécu. Mais, surtout d'avoir perdu son ami de toujours Djillali, qu'il n'a pas vu mourir durant cette tornade qui les a surpris au milieu du grand lac. Ici, à El-Kala, on ne parle que de Djillali. La seule victime aux 29 printemps de cette tempête comme on n'en a jamais vu ici depuis très longtemps. Par pudeur, les gens évitent de gloser sur les dégâts matériels — du reste considérables — devant la perte de ce jeune homme. Des centaines d'habitations soufflées, des pans entiers de murs se sont écroulés, des pylônes électriques et des arbres violemment arrachés. Le spectacle qui s'offre à nos yeux en arrivant à El-Kala est tout simplement ahurissant ! On eut dit un tremblement de terre. Les câbles électriques jonchent presque toutes les ruelles et venelles de cette localité alors que les arbres géants d'eucalyptus barrent carrément la route à plusieurs endroits. Et quand on sait que la wilaya d'EI-Tarf est l'une des régions les plus boisées du pays on imagine l'étendue des dégâts et les dommages inestimables causés par la tempête à ce précieux patrimoine forestier.
Au détour de chaque virage, on perçoit les “séquelles” laissées par la tornade. Ici, les gens n'hésitent pas à parler de cyclone. “Vous imaginez un vent de 180 km/h ! c'est du jamais vu !”, s'exclame un jeune rencontré dans un camp de toile à l'intérieur du parc national d'El-Kala. “Il fallait que vous soyiez ici pour vous rendre compte de la violence du vent et voir de vos propres yeux les pluies torrentielles qui se sont abattues”, témoigne notre interlocuteur qui s'est réfugié comme tous les vacanciers dans le camp. Et pour cause, de mémoire des habitants de La Calle, jamais tempête n'a été aussi forte et aussi dévastatrice. Et comme c'est une région rurale, les modestes habitations et autres masures n'ont pu résister aux rafales du vent. Leurs toitures, essentiellement faite en zinc, ont toutes volées en éclats. Ainsi, à la cité Fenara, pas moins de 19 maisonnettes ont vu leurs tuiles emportées par le vent, tandis qu'une famille a échappé miraculeusement à une mort certaine suite à la chute d'un poteau électrique sur le toit de sa maison. À Djeffal-Torki, pas moins de 18 habitations précaires — des baraques — se sont entièrement effondrées sur leurs occupants. Bilan : 20 blessés plus au moins graves. Deux autres personnes ont été blessées suite au dérapage de leur véhicule sur la RN44 qui mène vers la frontière tunisienne. Les deux victimes ont été évacuées vers l'hôpital d'El-Tarf. À Aïn El-Assel, une dizaine d'habitations a été soudainement “dénudée” par la violente tempête. Même une nouvelle cité résidentielle située en plein cœur d'El-Tarf n'a pas été épargnée. Les toitures d'une quinzaine de logements se sont rageusement détachées, plongeant ainsi les familles dans une atmosphère de peur et de panique. El-Kala est ouverte aux quatre vents, elle a été soufflée de partout. La Calle a réellement décollé... en ce vendredi noir. Même les établissements publics ou d'utilité publique ont eu leur “part” de dégâts. Ainsi, l'Ecole de formation de pêche, nouvellement inaugurée, a vu la toiture en zinc de son réfectoire et celles de cinq logements de fonction sérieusement dégradées.
Pas de rentrée scolaire !
Les vitres des salles de cours, elles, sont toutes cassées. À Ben-M'hidi, les vitres et les fenêtres du CEM Sidi-M'barek ont été complètement détruites. Ceci, alors que le toit de l'école fondamentale El-Hamada de la même localité a été littéralement arraché. Le même constat est fait au CEM Houari-Boumediene et dans d'autres établissements scolaires de la région. D'ailleurs, selon les agents de la Protection civile et les autorités de la wilaya, la rentrée des classes, prévue pour aujourd'hui, n'aura vraisemblablement pas lieu dans de nombreuses localités de la wilaya d'El-Tarf. “Déjà que le bilan des dégâts reste partiel, je me demande comment pourrait-on envoyer des enfants étudier dans des salles ouvertes aux quatre vents”. Notre officier de la Protection civile qui ne dort plus depuis la fameuse nuit n'a pas tort. La rentrée scolaire, ici, n'aura pas lieu comme ailleurs ou du moins elle sera perturbée. C'est que, en plus du fait que les établissements nécessitent des réfections et autres réparations, la présence de câbles électriques de différents voltages sur la voie publique met la vie des potaches en danger permanent.
Il y a aussi le fait que le courant électrique n'est pas encore rétabli intégralement à cause justement de la chute des câbles et de beaucoup de poteaux. À la cellule de communication de la wilaya, on indique que la population a vécu pratiquement dans le noir durant trois jours. Et ce n'est pas encore fini ! Le staff de la wilaya tient d'ailleurs des réunions-marathons pour tenter de gérer la situation. L'heure est grave, le drame suppose de gros moyens. Des moyens que cette petite ville, érigée en 1984 au rang de wilaya pour satisfaire l'ego de l'ex-président Chadli qui y est originaire, qui font défaut.
Il a d'ailleurs fallu envoyer un SOS pour les équipes d'intervention des wilayas limitrophes pour faire face à l'ampleur de la catastrophe. À présent que la nature l'a ravagée, El-Tarf doit mettre la main à la poche pour mettre à contribution les 6 milliards de centimes généreusement accordés par Bouteflika lors de sa dernière visite il y a deux mois.
Parc national : la désolation !
Les autorités de cette région doivent donc faire le deuil du programme de relance économique dont la cagnotte sera certainement utilisée pour réparer ce que la nature a dévasté. Et, paradoxalement, la nature, c'est tout ce que El-Kala a de plus joli, de plus cher. Son immense parc national qui s'étend jusqu'aux confins de la Tunisie sur plusieurs milliers d'hectares a été touché de plein fouet par la terrible tempête. En longeant la route nationale n°44 qui y mène, en compagnie des vaillants agents de la Protection civile, nous avons presque les larmes aux yeux devant un tel massacre écologique. Des deux côtés de la route, on aperçoit des arbres millénaires cassés au milieu ou carrément déracinés. La vaste étendue verdoyante, faite de toutes sortes d'arbres qui jettent leur ombrage sur la route, est parsemée de ces images affligeantes d'autres arbres géants incliné ou arrachés.
C'est un véritable tremblement de cœur que ressentiraient tous ceux qui ont eu le plaisir de contempler le paysage pittoresque de ce parc naturel à ciel ouvert quasiment décimé. Des centaines, plutôt des milliers de ces immenses arbres plusieurs fois millénaires, foudroyés par la tempête, laissent entrevoir des trous béants dans cette belle forêt touffue.
Vous ne pouvez détourner le regard de ce spectacle désolant quand vous longez la RN 44. De nombreux automobilistes s'arrêtent pour constater, médusés, l'ampleur du désastre. “Il va falloir des mois pour enlever tous ses arbres déracinés”, lâche, dépité, notre accompagnateur. Déjà que la circulation avait été coupée pendant une journée tant la route était jonchée de troncs d'arbres impossibles à enlever. Il a fallu l'intervention des services des forêts durant toute la nuit pour rétablir le trafic routier. En effet, ces agents se sont employés à scier les troncs d'arbres pour pouvoir les mettre sur les bas-côtés et rouvrir ainsi la route à la circulation. Plusieurs accidents ont été d'ailleurs évités de justesse, tandis que deux personnes ont failli périr suite au dérapage de leur voiture prise en sandwich entre deux arbres tombés sur la chaussée.
Vu de près, le célèbre parc national d'El-Kala inspire un sentiment de tristesse et de mélancolie. À croire que les arbres ont subi un pilonnage. Comme quoi, la nature est capable du meilleur comme du pire. Elle a pourtant horreur du vide.
De Bab El-Oued à El-Kala, même erreur
Même si l'on ne peut accuser les autorités d'un drame causé par les caprices de la nature, force est de constater que l'erreur criminelle commise lors des terribles inondations qui ont emporté Bab El-Oued, en novembre 2001, a été reproduite ici à El-Kala.
En effet, aucun bulletin météorologique n'a annoncé ce changement dangereux du climat. Et pourtant, c'est un phénomène extrêmement dangereux puisqu'il s'agit d'un cyclone. Résultat, les habitants pris au dépourvu n'ont pris aucune disposition particulière pour faire face à la tempête. Heureusement, il n'y a pas eu beaucoup de victimes parmi la population. Et cette grosse erreur a été notée même par les agents de la Protection civile qui ont fait face, avec les moyens de bord, aux effets de la catastrophe.
Dans le bilan partiel de la Protection civile, il est noté noir sur blanc que “aucun bulletin météorologique spécial (BMS) n'a été diffusé dans ce sens pour prendre les dispositions nécessaires d'avance permettant la diffusion de l'information et de l'alerte”. Bien sûr, si un tel bulletin avait été diffusé, les dégâts auraient été certainement de moindre importance et le malheureux pêcheur ne se serait pas aventuré au large du lac Mellah.
H. M.
Conséquences de la tempête de vendredi à ANNABA
Deux symboles de la ville ont subi des dommages
Comme annoncé, dimanche, par les services de l'APC de Annaba, les travaux de nettoyage et de déblaiement des principales artères qui ont été les plus touchées par la tempête se sont achevés, hier.
Il n'empêche que les séquelles de la tourmente sont encore là, bien évidentes.
Du nombre des sites où les vents violents ont le plus sévi, on peut citer le Mausolée du Saint de Annaba, Sidi-Brahim, qui est désormais dégarni de son palmier séculaire. L'arbre, haut de plus de 25 mètres, a été rasé entièrement et il est presque certain qu'il ne repoussera plus au grand dam des riverains qui y voyaient un symbole de la ville.
L'hôtel Seybouse international, autre objet de la fierté locale, a lui aussi été durement affecté. L'établissement dont on disait qu'il a été conçu pour résister à n'importe quel cataclysme a subi également des dommages au niveau de sa partie la plus exposée, à savoir les deux derniers étages. Le treizième étage notamment, qui se compose d'une immense salle de conférences et d'une cafétéria avec vue générale sur Annaba, est désaffecté depuis samedi et il semble que les travaux de réparation prendront quelque temps avant qu'il ne soit rouvert aux résidents et au public.
A. ALLIA


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