Des pointes à 240 km/h pour le cyclone Nargis Le cyclone Nargis, qui a frappé la Birmanie le 3 mai dernier, a fait au moins 134 000 morts et disparus. D'après les Nation unies, jusqu'à 2,5 millions de rescapés sont confrontés à la faim, l'absence de toit et au risque d'épidémies mortelles. Ce cyclone est arrivé hors saison des cyclones Vrai. « Le cyclone s'est formé le 27 avril au centre du golfe du Bengale, au nord de l'océan Indien. Dans cette zone, les cyclones se développent en principe de janvier à mars. Pour que les conditions soient favorables à la formation d'un cyclone, il faut qu'une dépression passe au dessus de l'océan à plus de 26°C, avec une profondeur d'environ 60 m et à quelques centaines de kilomètres de l'équateur », nous explique Djamel Boucherf, prévisionniste à l'Office national de la météorologie (ONM). « Sous l'influence de la force de Coriolis, l'air chaud et humide se met à tourbillonner. La vapeur d'eau forme des nuages. Plus l'écart de température de l'air entre la basse et haute altitude est important, plus l'air est instable, créant de violents orages. L'air froid redescend en spirale en se réchauffant et remonte de nouveau, formant ainsi au centre l'œil du cyclone. » Il fait partie des cyclones les plus puissants Vrai. Un cyclone est composé d'un « œil » d'un diamètre en moyenne de 20 à 50 km, mais qui peut atteindre 200 km suivant le cyclone. « Plus on se rapproche de cet œil, plus la température augmente, plus la pression est basse, plus les précipitations sont importantes et plus les vents deviennent violents, en allant jusqu'à 250 km/h pour les cyclones les plus puissants », ajoute prévisionniste. « Dans l'onde de Nargis, les vents ont été enregistrés entre 190 et 240 km/h ! Autre chose : les cyclones peuvent se déplacer sur des milliers de kilomètres à une vitesse moyenne de 20 à 25 km/h. Cette vitesse est assez faible dans la phase de genèse, mais elle augmente progressivement qu'ils s'éloignent des eaux tropicales et se dirige vers le nord (pour l'hémisphère nord). Puis, dès qu'un cyclone entre en terre ou dans des eaux froides les vents s'affaiblissent comme il n'est plus alimenté par la vapeur des eaux chaudes. Mais dans le cas de Nargis, la chaleur latente de la mer d'Andaman toute proche a freiné le processus. » C'est la faute au réchauffement climatique Vrai. « Le réchauffement de la planète n'est pas responsable de l'augmentation du nombre de cyclones mais de leur intensité », précise Djamel Boucherf. « Le cyclone s'alimente de l'humidité, très forte là où la mer est chaude, or le réchauffement climatique humidifie et réchauffe encore plus les basses couches de l'atmosphère et refroidit la haute région des nuages. On a donc une très grande différence entre la surface et l'altitude, ce qui augmente l'énergie qui peut potentiellement se libérer du cyclone. »