Le ministère des Finances, à travers un placard publicitaire publié hier, a réaffirmé sa ferme attention du rachat de Djezzy. L'état algérien, qui a clamé son intention d'achat depuis le début du conflit à travers diverses et nombreuses déclarations, vient de confirmer la ferme intention d'acquérir Orascom Télécom Algérie de son nom commercial Djezzy. Dans un appel d'offres restreint publié hier dans les colonnes du quotidien El Moudjahid, le ministère des Finances demande explicitement d'être accompagné dans l'opération d'acquisition par l'état algérien d'Orascom Télécom Algérie. “La direction des opérations budgétaires et des infrastructures lance, à l'intention des banques d'affaires et cabinets d'expertises internationaux spécialisés, seuls ou constitués en groupement, un appel d'offres international pour le choix d'un partenaire devant l'accompagner dans l'acquisition d'OTA”, lit-on sur le document. La banque ou le cabinet qui sera retenu devra aussi évaluer la valeur de Djezzy. Ce qui a failli être fait par le cabinet algérien Hadj Ali, avant que l'opération ne soit suspendue pour des raisons que l'on ignore. Alger n'a jamais dit officiellement avoir désigné ce cabinet mais n'a pas démenti les informations rapportées par la presse à son propos. Cette décision tranchée n'est en aucun cas l'épilogue de ce qui est devenu “l'affaire Djezzy” mais bel et bien le début d'un nouveau bras de fer. La seule nouvelle donne, c'est que le conflit a été transféré de l'égyptien Sawiris au Russe Izosimov. Pas plus tard que dimanche dernier, le patron de VimpelCom a menacé l'état algérien de recourir à la justice (tribunal international) s'il persistait dans son intention de racheter Djezzy. La riposte ne s'est pas fait attendre par les autorités algériennes qui, cette fois-ci, ne se sont pas confinées dans de vagues déclarations mais sont passées à l'action. Cette annonce apparaît comme une véritable déclaration de guerre amorcée sur ce dossier qui, et c'est le moins que l'on puisse dire, a mis très mal à l'aise Alger. à contre-courant de ce qui était attendu, Alger persiste dans sa logique de rachat qui s'apparente beaucoup plus à une nationalisation dans la mesure où le Russe demande environ 8 milliards de dollars pour vendre et l'Algérie n'est pas prête à débourser plus que 3 milliards au maximum en faisant valoir le droit de préemption. Avec un cahier de charges ficelé par une banque étrangère, Alger ouvre des pistes jusque-là complètement écartées. Les Français seraient peut-être intéressés par cette transaction qui nécessite dans tous les cas de figure l'implication d'opérateur de téléphonie mobile. L'état algérien ne peut acquérir Djezzy que s'il constitue une nouvelle société où figurera un opérateur de téléphonie mobile. Et cela ne peut pas se faire à travers Mobilis qui appartient à Algérie Télécom et dont le président des actionnaires n'est autre que le Premier ministre. Mais le conflit ne fait que s'enliser davantage notamment avec le russe VimpelCom. Ce dernier serait-il en train de payer l'impair commis avec la conclusion de la transaction entre lui et Sawiris sans l'aval des Algériens ? Tout semble l'indiquer et expliquerait par la même occasion “l'entêtement” des Algériens qui avaient auparavant refusé une transaction de la même nature avec le sud-africain NTN. Ce qui est sûr, par contre, c'est que le russe ne peut en aucun cas travailler en l'Algérie sans que l'ARPT ne l'autorise. C'est ce que stipule la loi algérienne dans le cas de changement dans l'actionnariat comme cela s'est fait pour les qataris Qtel et Wataniya Télécom Algérie-Nedjma. L'Algérie, pour rappel, a toujours averti les propriétaires d'OTA de respecter les dispositions du cahier de charges. Ce qui est demandé et exigé, c'est que les propriétaires d'OTA se rapprochent des autorités algériennes en premier lieu en vue d'appliquer les droits de préemption et les dispositions du cahier de charges qui prévoient que tout changement de propriétaire en matière de licence soit fait avec l'autorisation de l'ARPT et des pouvoirs publics.