Il semblerait que les étudiants de l'Ecole nationale supérieure vétérinaire aient fait des émules dans le milieu estudiantin. En effet, selon toute vraisemblance, la fermeture des instituts comme moyen de pression pour se faire entendre, tend à devenir un des principaux procédés dans les conflits opposant les étudiants à leur administration. C'est le cas de l'Institut d'électronique de l'université de Bab-Ezzouar. Cette faculté est fermée depuis le 10 octobre dernier non pas par une décision de la tutelle, mais par un groupe d'étudiants, environ une soixantaine, qui ne permet désormais l'accès à l'institut qu'aux étudiants et aux agents de sécurité, et ce, pendant les heures légales du travail. La raison ? Un des représentants des étudiants justifie cette action par le fait qu'“aucun des nombreux responsables à l'USTHB, recteur, doyenne, vice-recteur, n'ont daigné donner une réponse précise aux étudiants de 3e année (système classique) qui ont été recalés”. Selon ses dires, “près de 70 étudiants ayant été recalés pour la première fois en 3e année ignorent le sort qui leur est réservé, car ils poursuivent leur cursus dans le cadre du système classique, dont les universités, à leur tête l'USTHB, se sont débarrassés en étant contraintes de terminer la formation des derniers contingents de l'ancien système. Mais que faire des recalés du mode classique ?” “L'administration refuse de leur accorder une deuxième chance par l'ouverture d'une section spéciale”, révèle le même représentant. Et d'expliquer : “Nous avons frappé aux portes des différents responsables hiérarchiques de l'institut et de l'USTHB mais, à chaque fois, on nous donne des réponses évasives : ‘nous allons voir', ‘nous allons nous réunir pour étudier ce problème'… Alors que l'année universitaire a déjà commencé. Chaque jour dans le flou est une grosse perte pour nous.” Et c'est pour faire parvenir leur cri de détresse à la tutelle que les étudiants ont décidé de “s'approprier” la faculté d'électronique et d'interdire l'accès aux responsables de la faculté et aux personnels enseignant et administratif jusqu'à ce que le problème des recalés soit solutionné. D'autant, protestent les étudiants, “qu'au niveau d'autres facultés, à l'exemple de celle d'informatique, le rachat a été fixé à une moyenne de 7/20 alors que pour nous, il a été arrêté à 9/20”. La réunion tenue hier entre les responsables de l'université et les délégués des grévistes a été un non-événement puisque “les responsables ne nous ont rien proposé de concret”. Par ailleurs, le torchon brûle également entre la même administration et une cinquantaine de licenciés de la même faculté pour qui l'accès au mastère a été refusé. “On se retrouve licencié à 22 ans et sans aucun avenir car le mastère nous a été refusé”, déplore une étudiante. Et d'expliquer : “Seulement 227 postulants ont été acceptés et près de 50 autres ont été refusés sous prétexte qu'il n'y a pas de places disponibles alors qu'au niveau de la faculté d'électronique, il y a huit spécialités avec 37 mastères chacune.” Désemparés, les étudiants se tournent vers la grève pour sauver leur avenir.