“J'ai agi ainsi pour défendre l'honneur de la famille. C'est en découvrant la photo de mon épouse sur le téléphone portable de la victime que ma tête a subitement tourné !” Telle fut la déclaration du prévenu K. Mansour, 28 ans, lors de sa comparution, en ce début de semaine, devant le tribunal criminel siégeant près la cour de Mostaganem. Et, tel était le mobile, selon le scénario improvisé, l'ayant amené à asséner pas moins de 47 coups de couteau à la victime B. K. dont le corps inanimé fut découvert, gisant dans une mare de sang, sur le bas côté de la RN 90, joignant la localité de Hadjadj à la ville de Sidi Ali. Comble de l'impitoyable et de la défection du moindre scrupule, l'accusé déclarera avoir assisté, en compagnie de sa femme, aux funérailles, particulièrement empreintes de chagrin, de douleur, et de tension, du défunt. Selon l'arrêt de renvoi de cette affaire, dont les faits remontent au 8 décembre 2007, c'est l'accusé K. Mansour qui, trois jours auparavant, avait sollicité la coaccusée F. Chahrazed, alors étudiante en 3e année de droit, âgée de 21 ans, pour appeler la victime en vue d'une sortie en plein air. Ainsi, fut-il convenu de se retrouver, à trois, quelque part à l'écart des regards indiscrets, dans les faubourgs de la localité de Benabdelmalek Ramdane. On n'omettra pas de se procurer quelques canettes de bière. À hauteur d'une ferme jouxtant la route nationale, l'accusé, sur le siège arrière du véhicule de la victime, demanda à cette dernière d'observer une halte avant de brandir son couteau, pour passer subitement à l'acte vil, sous les yeux de l'étudiante, ayant pris place, à l'avant, à côté du malheureux conducteur, incrédule, quant à la déferlante de coups de couteau qui pleuvaient. Pas moins de 47 coups de couteau, jusqu'à ce que mort s'en suive ! Le corps inanimé de la victime est alors abandonné dans une mare de sang. Les deux compères s'emparèrent du cabas de la victime, contenant 47 téléphones portables, et la somme de 7 millions de centimes, avant de rejoindre la résidence de la coaccusée, chez laquelle le prévenu se débarrassa de l'arme du crime et de ses habits maculés de sang. À la lumière des déclarations d'un témoin ayant observé le trio ayant opéré le détour par le débit de boissons alcoolisées, les investigations ne tarderont pas lever le voile sur l'identité des auteurs du crime. Au terme d'un long réquisitoire, l'avocat général, après avoir amplement argumenté la préméditation du meurtre, et démontré la participation active de la coaccusée dans l'horrible homicide, requiert la peine capitale à l'encontre de K. Mansour, 20 ans de réclusion criminelle pour F. Chahrazed, et laisse le soin au tribunal de statuer sur le cas de M. Khaled, accusé d'avoir reçu les 2,3 millions de centimes de la part de l'étudiante, vraisemblablement pour les dissimuler. À l'issue des délibérations, le tribunal criminel confirmera la sentence réclamée par le représentant du ministère public, en prononçant la peine de mort à l'encontre de l'assassin K. Mansour. La coaccusée F. Chahrazed a été condamnée à 10 années de réclusion criminelle. Poursuivi pour recel d'objets volés, M. Khaled a, quant à lui, été acquitté.