Ce mouvement de protestation a été décidé en guise de réaction à la “détérioration de la situation pédagogique, scientifique, administrative et sécuritaire”, selon le Cnes qui évoque des agressions, des menaces et des insultes à l'encontre des enseignants. La faculté de droit de l'université d'Alger bouillonne. Après l'action des membres de l'Ugel la semaine dernière, c'est au tour des enseignants de relancer la machine de la contestation. Ces derniers ont entamé hier une semaine de grève, en guise de protestation contre des conditions de travail intenables, selon un communiqué du Cnes (Conseil national des enseignants du supérieur). Le document précise que cette grogne est due à la “détérioration de la situation pédagogique, scientifique, administrative et sécuritaire”. Outre la grève, les protestataires envisagent l'organisation d'une journée portes ouvertes en direction des médias, de l'opinion publique et de la société civile, demain. Ils espèrent, toutefois, l'ouverture d'un dialogue “serein et constructif” avec la tutelle autour des contraintes recensées et prévoient la tenue d'une assemblée générale, le 28 octobre 2010, pour évaluer les résultats de leur action et décider des mesures à prendre. Ces actions interviennent suite à un ras-le-bol des enseignants qui sont, selon le communiqué, victimes d'agressions répétées de groupes de pressions qui œuvrent à imposer leur loi dans l'évaluation des étudiants et ce, en violation flagrante des règles pédagogiques et scientifiques les plus élémentaires. Le document souligne que “les mêmes groupes ne lésinent sur aucun moyen pour parvenir à leur fin : séquestration du personnel enseignant et administratif, agressions physiques, menaces et insultes ; hors de toute éthique et de toute morale universitaires.” Ces faits, récurrents, même s'ils émanent de groupes minoritaires, sont le parfait révélateur de “l'absence de conditions minimales de sécurité requises pour le fonctionnement d'un service public. Ils suscitent étonnement, indignation et colère du corps enseignant”, ajoute le communiqué. Les protestataires soulèvent également les mauvaises conditions auxquelles sont soumis et les étudiants et les enseignants. Ils relèvent l'absence des conditions minimales d'exercice pédagogique (salles de cours en ruines, nombre impressionnant d'étudiants, absence de moyens et de supports pédagogiques), ainsi que l'insécurité pour les personnes et les biens, la faiblesse des structures de soutien administratif. Ils critiquent aussi la généralisation du système LMD sans préparation préalable et sans réunion des moyens requis pour son succès. Les 3 500 nouveaux inscrits au titre de l'année 2010/2011 sont accueillis dans des structures détériorées et un encadrement au nombre nettement inférieur aux normes requises, déplore encore le Cnes.