Le climat ne cesse de se détériorer au sein de l'université Mohamed-Boudiaf (Usto) depuis la réélection de la section Cnes et la campagne engagée par celle-ci pour dénoncer “le trafic et la fraude” dans cette université. En effet, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, la section Cnes entend protester contre “les agissements du chef du département d'architecture” qui a sommé des enseignants d'enlever les brassards qu'ils portaient depuis un mois, en signe de dénonciation de pratiques “frauduleuses”, dénonçant la fraude survenue lors d'un concours de magistère en architecture . Cet incident, qui “s'est déroulé lors d'activités pédagogiques, indique bien qu'à l'Usto on se permet de perturber des activités pédagogiques pour refuser que soit dénoncé le trafic”, lit-on dans le communiqué qui poursuit plus loin : “N'ayant pu faire sortir les étudiants contre leur gré, le chef du département s'est permis de les menacer pour n'avoir pas exécuté ses ordres”. Pour rappel, depuis le déclenchement de cette campagne à l'Usto par les enseignants qui ont eu le soutien des étudiants, les relations entre le Cnes et l'administration se sont dégradées. Tout récemment, et en réaction à la dénonciation de certaines pratiques par le Cnes, le recteur a déposé une plainte contre les représentants de la section oranaise de ce syndicat, arguant de son illégalité et ce, devant le tribunal administratif. La justice, en attendant de se prononcer dans le fond, a décidé de geler temporairement l'activité du Cnes. Dans la motion de protestation, les syndicalistes déclarent que “l'instrumentalisation de la justice a été faite afin de faire taire la section Cnes” qui se dit résolue à poursuivre, malgré tout, son engagement et son action pour s'opposer aux adversaires de l'exigence de l'éthique au sein de l'université algérienne, et, lit-on dans son dernier communiqué, “cet acte est indicateur d'une nouvelle inquisition qui signifie que tout brassard dénonçant la fraude et le trafic est vu comme un signe ostentatoire d'une déontologie crainte par l'administration”. Ainsi, à l'université Mohamed-Boudiaf d'Oran, tous les ingrédients d'un futur conflit, plus corsé, entre les deux parties semblent réunis. DJAMILA L.