RéSUMé : Ghania est une belle jeune fille. Ne s'entendant pas avec son père et sa marâtre, elle vit chez son oncle. Son père veut la marier alors qu'elle a eu son bac et veut aller à la fac. Son beau-frère vient en discuter, espérant le convaincre de la laisser étudier… 2eme partie Boualem était large d'esprit, il ne voyait aucun mal à ce que Ghania ait son intimité, ses propres amis et un peu de liberté. Bien sûr, il n'en dit rien à son vieux beau-père, mais celui-ci l'avait deviné. Il savait que si sa fille était sous la tutelle de son beau-frère, elle aurait et ferait tout ce qu'elle voudrait. Il lui suffisait de voir la métamorphose de Zohra pour en être convaincu. Zohra, la bergère, était maintenant une dame. Elle était l'aînée des cinq enfants que lui avait donné sa première femme, morte d'une pneumonie, n'ayant pu être soignée. Elle avait passé son enfance à emmener paître le troupeau de moutons dans la forêt avoisinant le village. Dès ses onze ans, sa marâtre refuse de l'envoyer à l'école ; Zohra resta à la maison pour s'occuper de ses quatre frères. Elle le fit sans rechigner. Ce fut aussi elle qui fut chargée des corvées quotidiennes : apporter l'eau à la maison et laver le linge de ses frères qu'elle emportait à la fontaine. Des moments qu'elle passait en compagnie d'autres cousines. Certes, c'était fatiguant, mais la jeune fille était heureuse, soulagée. C'était le seul endroit où elle avait un peu de liberté, où elle pouvait voir sa grand-mère qui n'avait plus accès à la maison depuis le remariage de son père. Lorsqu'Adidi, sa marâtre, eut vent de ses rencontres, elle n'hésita pas à l'enfermer, Hamou, alors, était en Allemagne. Elle en profita pour se décharger de l'entretien de la maison et de la préparation des repas. Toujours aussi passive, quoique triste, Zohra obéissait à sa marâtre. Ses années de “tranquillité” ne prirent fin qu'une fois les garçons grands. Ils n'étaient pas aussi silencieux et soumis que leur aînée Zohra. Lorsqu'Adidi se disputa avec leur grand-mère venue lui reprocher sa dureté et sa méchanceté à l'égard de sa petite-fille, ses petits-fils, à qui cela n'avait pas échappé, prirent parti et frappèrent leur marâtre quand elle osa insulter et pousser dehors leur vieille grand-mère. La “guerre” avait été déclarée. Durant près de cinq ans, que de querelles entre Adidi et ses fils ! La personne qui en souffrait le plus était Zohra car sa marâtre lui endossait l'entière responsabilité de l'irrespect et de la brutalité de ses frères. - Lorsque tu arrêteras de profiter d'elle, nous te laisserons tranquilles ! lui avait dit Ali. Si tu la disputes encore, si tu oses encore lui arracher les cheveux, je te jure de me venger ! - Il faut bien que je l'éduque ! rétorqua Adidi. Si je la garde à la maison, c'est uniquement pour nous préserver du déshonneur. D'ailleurs, pour qui te prends-tu ? Mon mari ? ajouta-t-elle en criant. - Si tu me manques encore une fois de respect, je te jure que je te modifierai le portrait ! réplique-t-il. Ce n'est pas parce que tu es mariée à mon père, que tu as pris la place de ma mère, que tu vas tout te permettre. Ose encore une fois ! Adidi, voyant une pierre dans la main d'Ali, se tut et rentra. À partir de ce jour, elle ne les disputait plus. Quand elle le pouvait, en leur absence, si un membre de sa famille venait lui rendre visite, elle ne cessait de pleurer sa malchance. - Pourquoi ne la maries-tu pas ? lui demanda un jour son frère cadet M'hand, puisqu'elle a des prétendants, tu devrais songer à la caser. Mais Adidi ne voulait pas se séparer de sa belle-fille. Si elle acceptait de recevoir des prétendants, c'était uniquement pour tromper toute la famille. Car, une fois seule, avec ladite future belle-mère, elle ne cessait de médire sur Zohra, sur son comportement un peu bizarre. À suivre A. K.