Une foule nombreuse a assisté dimanche dernier, à la librairie Multi-livres des établissements Omar Cheikh de Tizi Ouzou, à la vente-dédicace du livre intitulé Ma vie à contre-Coran, de Djemila Benhabib, cette Algérienne qui vit au Québec depuis quelques années pour avoir fui les affres de l'intégrisme et le terrorisme aveugle de la terrible décennie noire. De nombreux admiratrices et admirateurs, des lectrices et des lecteurs de tout bord et de tout âge ont tenu à rencontrer Djemila Benhabib et à s'approprier son dernier ouvrage qui condamne la violence intégriste sous toutes ses formes et met en relief les vertus de l'islam de tolérance. “Mon livre intitulé Ma vie à contre-Coran a été édité il y a un an et demi au Canada, puis distribué un peu partout en Europe, et voilà qu'il vient d'être édité en Algérie par les éditions Koukou”, nous dit Djemila Benhabib avec beaucoup d'amabilité et de gentillesse. À propos de son ouvrage, Djemila Benhabib dit : “Il s'agit là d'une réflexion sur l'islam politique à travers un vécu, mais aussi d'une analyse d'une journaliste algérienne qui a parcouru le monde et qui a vécu, comme tous les Algériens, le rouleau compresseur de l'intégrisme islamiste que l'Algérie a vécu au début des années 1990. J'estime qu'il s'agissait là d'un moment critique où le basculement de l'Algérie vers un état théocratique était à l'époque une hypothèse fort probable.” Et à l'écrivaine algérienne de préciser sa pensée en affirmant que “c'est un hommage à toute cette Algérie qui est encore debout et qui résiste de toutes ses forces, et ce après avoir été meurtrie, puisque nous avons malheureusement perdu des personnes chères et extraordinaires. Je dis avec beaucoup d'émotion et de tristesse que c'est tellement facile de tuer des personnes innocentes, mais il est certainement difficile de former ou de remplacer des hommes de la stature d'Alloula, de Djaout, de Boucebci et de tous les autres génies victimes de la violence intégriste”. Enfin, Djemila Benhabib s'est déclarée enchantée par l'accueil chaleureux qui lui a été réservé, à Alger puis à Tizi Ouzou, des hommes et des femmes qui ont tenu à l'approcher pour la connaître davantage et découvrir avec plaisir son ouvrage. “Pour moi, c'est quand même un immense privilège de revenir chez moi en Algérie et surtout d'éditer mon livre dans mon pays. Vous ne doutez pas que la sortie de mon livre en Algérie a rencontré beaucoup d'obstacles, et mon éditeur algérien Arezki Aït-Larbi a connu beaucoup de soucis pour l'éditer. Il a manifesté un immense courage et a pris d'énormes risques et une grande responsabilité pour l'éditer. C'est pourquoi je le remercie du fond du cœur”, conclut Djemila Benhabib.