Les enseignants et les chercheurs universitaires ont fini par obtenir gain de cause, après tant de grèves et de mouvement de protestation. En présidant l'ouverture officielle de l'année universitaire à Ouargla, le président Bouteflika a annoncé avoir décidé d'adopter le nouveau régime indemnitaire pour les enseignants et les chercheurs : “J'avais insisté, lors de l'ouverture de l'année judiciaire 2009 à Sétif, sur le fait que la prise en charge des capacités humaines hautement qualifiées était la base de tout développement durable. J'avais insisté sur la nécessité d'offrir aux enseignants et aux chercheurs un climat social et professionnel qui leur permette d'accomplir leur mission dans les meilleures conditions, à travers l'adoption de régimes indemnitaires plus attractifs et plus motivants en vue de renforcer les capacités scientifiques et techniques nationales, d'attirer les meilleures énergies et d'éviter le phénomène de l'exode des compétences. J'ai donné instruction au gouvernement pour concrétiser cette tendance sur le terrain.” Pour le président Bouteflika, les mesures prises constituent “une rupture avec la vision qui a prévalu jusqu'à un passé très récent”. Elles constituent, également, selon lui, “un saut qualitatif qui réhabilitera les enseignants et les chercheurs, leur donnera la place sociale qui leur sied, consacrera le principe de récompense du mérite scientifique et réhabilitera, enfin, les vertus de la société reconnaissante au prestige académique”. Cette annonce, tant attendue par la communauté universitaire, a été saluée par le ministre du secteur, Rachid Harraoubia, qui a estimé que le nouveau régime indemnitaire décidé par le président de la République “place les enseignants et les chercheurs au rang d'élite nationale”. Le chef de l'Etat a donc tranché la question du régime indemnitaire qui avait empoisonné les relations entre les représentants des enseignants et les chercheurs et le gouvernement au sujet de la nature des augmentations à décider et qui devraient avoir un effet rétroactif depuis janvier 2008. Mais le chef de l'Etat, qui a fini par donner gain de cause aux enseignants et aux chercheurs, a fait part de certaines exigences attendues de cette communauté. En premier lieu, “l'université algérienne est appelée à s'intéresser à la qualité de l'enseignement et le hisser au niveau des attentes du développement économique et social. L'université doit trouver des solutions aux problèmes que vit la société”. Et d'affirmer : “Notre but est d'atteindre un enseignement de qualité, d'excellence, ouvert à l'universalité.” Plus explicite, il dit attendre que l'université permette l'éclosion de “chercheurs, d'inventeurs et d'experts”. Bouteflika ne signe pas un chèque en blanc à la communauté universitaire. Il exige en retour de cette dernière de moderniser ses méthodes d'enseignement et de les adapter aux évolutions du monde, notamment à travers la publication de revues spécialisées et d'ouvrages scientifiques. Il demande à ce que le partenariat avec le secteur économique soit effectif, mais surtout de voir les universités algériennes figurer en bonne place dans le classement mondial des universités.