Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, présidera aujourd'hui l'ouverture officielle de l'année judiciaire 2010-2011. Il est prévu qu'il prononce un discours dans lequel il évaluera les réformes de la justice qui constituent la priorité de son programme et son cheval de bataille. Le président ne manquera pas de mettre l'accent sur la lutte contre toute forme de crime organisé, dont la corruption, et surtout suite aux scandales qui ont secoué plusieurs institutions de l'Etat, à l'image de Sonatrach, du port d'Alger et de l'autoroute Est-Ouest. Selon une source judiciaire, le premier magistrat du pays instruira les juges “à plus de rigueur” dans la lutte contre la corruption, le blanchiment d'argent et les crimes économiques et financiers. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, estime que les réformes de l'appareil judiciaire sont en bonne voie, en déclarant : “Si, aujourd'hui, soit dix années après le début de la mise en œuvre de la réforme de la justice, des résultats probants ont été enregistrés, ceci est dû à l'importance accordée à ce processus par Son Excellence le président de la République, à la mobilisation par l'Etat de moyens humains et matériels extrêmement importants.” Interrogé sur la lutte contre la corruption, il explique dans un entretien exclusif au magazine El-Djazair.com qu'à l'instar des autres sociétés, la société algérienne fait face à ce type de criminalité contre laquelle elle entend mener une lutte implacable. “Le mérite revient à Son Excellence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, qui a fait de la lutte contre la corruption un axe essentiel de son programme en s'engageant avec force et fermeté à mener une lutte implacable contre ce phénomène.” Le ministre a tenu aussi à mettre l'accent sur la formation des magistrats au sein d'instituts supérieurs spécialisés ainsi que des éléments de la police judiciaire. Le ministre a tenu à préciser que les premiers effets de la mise en place de ces actions ont donné lieu à la condamnation de 5 575 personnes. Il a révélé que le nombre des magistrats, qui ne dépassait pas 2 500 au début de l'année 1999, a été augmenté, sur décision du président de la République, à 4 055 magistrats à la fin de juillet 2010, dont 38,50% sont des femmes. “C'est dire que l'objectif a été pleinement atteint.” À relever l'amélioration qualitative des décisions de justice qui sont rendues désormais dans des délais extrêmement courts. “Le taux d'exécution en matière civile a atteint 93,54% en 2009.” Concernant le secteur pénitentiaire, il affirme qu'actuellement, un vaste processus de modernisation et de restructuration est en cours, comme la réalisation de 81 établissements pénitentiaires dont 13 d'une capacité de 19 000 places. Il a évoqué aussi le problème de la détention préventive : “Le taux des personnes faisant l'objet de détention provisoire n'excède pas 11,32%, ce qui constitue un taux très faible par rapport à l'ensemble de la population carcérale.” Quant aux dossiers régularisés dans le cadre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, “le taux a dépassé 98%”, dit Belaïz.