Sur proposition de la Fédération algérienne de football, le ministre de la Jeunesse et des Sports (MJS) est en train de préparer une disposition spéciale qui sera ajoutée dans le cahier des charges du professionnalisme, indique une source digne de foi. Il s'agit en fait d'un article très important qui sera inclus dans le cahier des charges élaboré par les pouvoirs publics avec l'avènement du professionnalisme dans le monde du football qui concerne l'ouverture du capital des clubs aux investisseurs privés, précise notre source. Il sera fait obligation aux clubs d'ouvrir leur capital aux investisseurs. Pourquoi donc une telle disposition ? En fait, un mois seulement après le lancement du premier championnat professionnel de l'Algérie post-Indépendance, les décideurs se sont vite aperçus que les dirigeants des clubs, afin évidement de se maintenir à leur poste à la tête des équipes, ne jouent pas le jeu. Pis, ils font tout pour repousser les investisseurs privés alors qu'il est dans l'intérêt évident des clubs d'ouvrir leur capital à des actionnaires privés pour trouver des fonds financiers nécessaires. Notre source révèle que le MJS et la FAF ont reçu des réclamations de la part d'investisseurs déplorant justement cet état de fait. “Il y a même un président de club qui a repoussé une offre de deux privés de l'ordre de 5 millions d'euros juste parce qu'il a peur qu'il devienne minoritaire dans son club. C'est de l'abus d'autorité”, confiera notre source. D'ailleurs récemment le président de la Ligue nationale de football, M. Mohamed Mecherara, a exhorté les clubs à ouvrir leur capital au privé. “Nous avons demandé à des clubs d'augmenter leur capital et d'ouvrir les portes au secteur privé désireux d'acheter des actions. Il n'est pas normal que de grands clubs, dont je tairai les noms, aient un capital à un million de dinars ou un peu plus. Ils valent bien plus”, martèle le vice-président de la FAF. Et d'enchaîner : “Maintenant, s'il faut que nous légiférons pour forcer la main aux clubs ; nous le ferons.” Liberté avait déjà abordé ce problème dans le numéro 3 du supplément sports. “Certains dirigeants pour se maintenir ont tout fait pour décourager les investisseurs privés, ils ont peur d'être débarqués de leur poste et perde les privilèges dont ils jouissent depuis bien longtemps. Le professionnalisme discuté par les pouvoirs publics et tel perçu ne les arrange pas. Ils veulent tirer profit des mesures prises en faveur des clubs sans accepter le nouveau mode de gestion des clubs, mais il est clair que l'Etat n'est pas dupe par rapport à cela. Les clubs sont appelés soit à laisser le privé investir, soit à disparaître, car dans le monde du professionnalisme, il est bien dit qu'une société déficitaire est vouée à mettre la clé sous le paillasson”, lit-on dans le supplément de Liberté.