Jusque-là invaincue en championnat où elle avait enregistré deux victoires et un match nul pour trois matches joués et deux matches retard contre le MCO et le CRB, la JSK a lourdement chuté vendredi à Béjaïa face au voisin béjaoui sur un score sévère et inhabituel pour les Canaris (4-2). Et pourtant, les camarades de Belkalem étaient visiblement déterminés à ramener un résultat positif de leur court déplacement dans la capitale des Hammadides, ne serait-ce que pour effacer leur semi-échec concédé mardi dernier face à la coriace formation chélifienne (0-0). Mais à défaut de se réhabiliter aux yeux de leurs fidèles supporters qui se sont déplacés en masse pour assister à ce énième derby kabyle disputé au stade de l'Unité maghrébine, les poulains de Geiger ont sombré corps et âme comme ils ne l'ont jamais fait en terre béjaouie. Dans un match de haute facture où les deux équipes ne se sont pas fait de cadeaux durant quatre-vingt-dix minutes tant il est vrai qu'elles avaient intérêt, toutes deux, à se racheter de leurs dernières sorties infructueuses à domicile de la 5e journée de championnat, la JSK a fait bonne figure en première mi-temps et longtemps tenu la route avant de sombrer en fin de partie sur des bévues défensives tout simplement monumentales et en tout cas indignes d'une équipe qui vient de s'illustrer de fort belle manière pourtant en Ligue des champions africaine. Pourtant les Canaris avaient réussi à revenir par deux fois au score (2-2) grâce au retour rageur et tonitruant de leur buteur ressuscité Farès Hemiti, auteur d'une belle reprise de la tête en pleine lucarne en première période (35') et d'un penalty juste après le repos (59'). Mais ce réveil salutaire de Hemiti qui tenait tellement à signer son retour à la compétition en tant que titulaire n'aura pas suffi à son équipe qui multiplia les erreurs en défense à l'image de cette faute gratuite pour ne pas dire stupide de Tedjar qui a provoqué le coup franc direct en plein axe à la limite des dix-huit yards ayant amené le troisième but béjaoui ou encore la fébrilité de l'expérimenté Rial qui a inscrit contre son propre camp le second but de la JSMB. à tout cela, il faut ajouter la méforme du gardien de but Asselah qui nous a habitués à mieux et qui a relâché des balles faciles encore qu'il s'est distingué sur un tir fulgurant du Camerounais N'djeng qui aurait pu tuer le match peu avant le repos alors que le score était déjà de trois buts à un en faveur des locaux. C'est dire qu'il ne faut pas se hâter à tout mettre sur le dos du jeune gardien de but kabyle dans la mesure où il faut bien admettre qu'il s'agit là d'un naufrage collectif surtout au niveau du compartiment défensif. Et pour cause, si l'on avait noté une certaine stérilité offensive en Ligue des champions où les attaquants kabyles n'arrivaient pas à concrétiser les nombreuses occasions de but ébauchées ici et là, y compris mardi dernier en championnat face à Chlef, force est d'admettre que cette fois-ci c'est plutôt la défense kabyle qui a flanché lors du premier match de championnat face à la modeste formation de l'AS Khroub (3-2) puis à Lubumbashi lors de la demi-finale aller de la Ligue des champions africaine (3-1). Ce sont toutes ces nouvelles carences défensives liées à la nonchalance et certainement au phénomène bien connu de la décompression après une épreuve aussi éprouvante que la Ligue des champions africaine que doit élucider le tandem technique Geiger-Bouhellal. “Notre gardien de but Asselah était dans un jour sans”, s'est contenté de dire le coach suisse, Alain Geiger. Les supporters kabyles qui commencent à grogner veulent bien le croire mais il faut bien admettre que la JSK a tout intérêt à se remettre en question et à se ressaisir au plus vite avant que ne s'installent le doute et la cassure.