RéSUMé : Un soir, Adidi, malade, s'est mise à délirer. Hamou, qui ne dormait pas, l'entendit parler du viol de Zohra et des circonstances de la mort de M'hand qui voulait réparer en se mariant avec elle. Hamou espérait de tout cœur que ces délires étaient dus à la fièvre… 9eme partie Durant la nuit, la fièvre avait un peu baissé. Adidi ne délirait plus. Hamou en avait perdu le sommeil. Il ne la laissa pas dormir, il la réveilla. Il ne pouvait plus attendre, il devait la questionner pour retrouver son calme. - Dis-moi, c'est vrai que ton frère a touché Zohra ? - Oui. Laisse-moi dormir, marmonna-t-elle. - Pourquoi n'as tu pas pressé ta famille pour réparer ? Pourquoi me l'as-tu caché ? - Tu aurais tué M'hand, mes parents ne voulaient pas plus… - Tu voulais la garder ici ? l'interrogea Hamou, blanc de colère. Pour qu'elle soit ton esclave ? Celle de ses belles-sœurs. C'était ce que tu voulais, n'est-ce pas ? - Je voulais quelqu'un qui m'obéisse, murmura-telle. Je voudrais bien qu'elle revienne. Depuis qu'elle est partie, je me sens perdue. - Et son fils ? Doit-elle le laisser à Boualem ? - Oh, il ne faut pas qu'elle l'amène ici, sinon il y aura des bagarres entre Samir et Ghania. - Tu le veux vraiment ? insiste Hamou. N'oublie pas que son retour sera définitif après son divorce ! - Tout ce que je veux, c'est qu'elle revienne ! Hamou, que la colère aveuglait, la saisit à la gorge afin de l'étrangler. N'étaient ses cris qui avaient alerté Ali qui passait la nuit chez eux ce jour-là et qui intervint juste à temps, pour retenir son père. Sans lui, Adidi serait morte. - Qu'y a t-il ? - Elle… Laisse-moi ! Elle mérite la mort ! Elle a brisé… failli briser la vie de Zohra ! haletait Hamou qui tentait de s'échapper des bras de son fils aîné. Lâche-moi que je la tue ! Je ne veux plus la voir ! Elle a failli tuer Zohra ! Ali ne voulut pas poser les questions qui lui brûlaient les lèvres, mais força son père à sortir dehors avec lui. À l'abri des oreilles indiscrètes, Hamou lui raconta tout, regrettant d'avoir fait confiance durant toutes ces années à sa femme lorsqu'il avait été en Allemagne. - Ecoute, ne faisons aucun scandale. Si tu veux, répudie-la et remarie-toi. - Je voudrais sa mort ! rétorqua le vieil homme. C'est tout ce qu'elle mérite de moi ! - Mais toi, tu ne mérites pas d'aller en prison. Adidi fut répudiée le jour même. N'ayant plus de famille, elle se tourna vers une cousine éloignée. Ghania ne vit plus sa mère depuis ses douze ans. D'ailleurs, elle ne lui manque pas. Ali et sa famille avaient réintégré le toit familial. La femme d'Ali, Nadia, s'occupa d'elle, la considérant comme une de ses filles, elle en avait trois. Comme Ali était professeur dans le lycée du village voisin, il était fier d'avoir une sœur qui se comptait parmi les meilleurs élèves. Les problèmes commencèrent pour la jeune Ghania lorsqu'elle passa en seconde. Son père ne voulait plus qu'elle sorte. Ce fut le début du conflit entre Ghania et son père qu'elle considérait comme un étranger depuis le départ de sa mère. Jamais elle ne l'avait entendu l'appeler par son prénom. Jamais ils ne se parlaient. Jamais il ne s'était occupé d'elle. C'était toujours Ali qui s'était chargé de lui acheter tout ce dont elle avait besoin, la conseillant et n'avait jamais hésité à prendre sa défense lorsqu'elle avait fait des bêtises ou autre. Ali ne put rien faire quand le vieux Hamou sortit de son mutisme pour lui ordonner de ne plus sortir et d'enlever toute idée d'études. À suivre A. K.