RéSUMé : Boualem lui demanda de lui raconter sa vie. Elle n'omit rien. Elle lui dit toute la vérité. Il n'en voulait pas plus. Il lui reprocha son silence. Elle s'attendait à tout, sauf à avoir un mari compréhensif… 8eme partie à Alger, Boualem ne la tient pas cloîtrer. Il l'emmenait en promenade, au restaurant et se moquait gentiment d'elle lorsqu'elle refusait de porter une jupe et une chemise ou d'entrer dans un lieu fréquenté par des hommes. Quand ils partirent à la mer, elle refusa de se déshabiller et même de se mouiller les pieds, le disputant quand il riait aux éclats, en la forçant à goûter à ses plaisirs sans en avoir honte et sans crainte. Boualem adorait la taquiner, la contraignant à sortir de sa coquille. S'il continuait à le faire, c'était simplement pour l'aider à se détendre, à être elle-même. Ces années les comblèrent de bonheur. Mais ils furent encore plus qu'heureux lorsqu'un garçon naquit. Samir apporta à son tour sa touche de joie et d'espoir dans leur vie. Le petit Samir commença très tôt, suivi par son père, à apprendre à écrire, à lire. Zohra aussi, et ce, en même temps que son enfant. Boualem prenait du plaisir à surveiller ces deux élèves particuliers. Pendant les vacances, parfois, ils se rendaient le temps d'un week-end au village natal de Zohra. C'était lors d'une de ses visites qu'ils apprirent les conditions de vie de Ghania qui était toujours chez son oncle. Ses frères avaient quitté le village et se trouvaient tous les quatre aux quatre coins du pays. D'ailleurs, ils ne supportaient plus la vieille Adidi et elle avait eu raison d'eux, les contraignant à accepter de travailler loin de leur village natal et de leur père. Le seul qui revenait parfois était Ali, le temps d'avoir des nouvelles de son père et de la famille. Il était heureux que sa marâtre n'eut donné aucun garçon à son père et il profitait de son passage à la maison pour creuser le fossé entre son père et Ghania. N'ayant eu aucun autre enfant, Adidi s'occupa beaucoup de Ghania qui en mettait plein les yeux avec sa beauté chaude exceptionnelle et sa gaieté contagieuse. Etant aussi une élève studieuse, elle était la fierté du vieux couple. Adidi aurait pu bien terminer ses jours auprès de sa famille si ce n'était qu'un soir, saisie par une forte fièvre, elle ne s'était pas mise à délirer. Hamou n'en revenait pas. Avait-il bien compris ? Son défunt beau-frère avait abusé de Zohra, et cela n'avait jamais été su. Dans son délire, elle disait s'être disputée avec son frère qui avait voulu réparer en se mariant avec Zohra. Comme ils s'étaient brouillés, M'hand ne vint plus au village. En apprenant par d'autres personnes que Zohra se mourrait, il mit un terme à sa vie. C'était la raison du célibat forcé de sa fille et de sa mélancolie durant toutes ses années. Dieu merci, elle était maintenant heureuse, avait un mari attentionné et un garçon qui la comblait. D'autres questions vinrent à l'esprit de Hamou. Si Zohra n'avait pas été pure, comment depuis dix ans et jamais ils ne s'étaient querellés. Ni l'un ni l'autre ne se plaignait. Hamou passa deux ou trois heures à douter. Et si ce n'était pas vrai, que tout ce qu'elle avait débité depuis qu'elle dormait n'était que le fruit de cette fièvre ? Il le souhaita de tout cœur. À suivre A. K.