Huit femmes. Une centaines d'œuvres. Une découverte. C'est en ces termes qu'on peut qualifier l'événement de mercredi dernier. Une exposition d'art traditionnel turc s'est ouverte mercredi dernier en fin de journée, au palais de la Culture Moufdi-Zakaria (plateau des Annassers, Alger). Entièrement consacrée à l'art traditionnel de la ville d'Adana (située dans le sud de la Turquie), cette exposition a été inaugurée par la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, et l'ambassadeur de Turquie en Algérie, M. Ahmet Necati Bigali. Ce sont huit femmes (directrice, sous-directrice et enseignantes) de l'institut des arts de cette ville (Adana Olgunlsma Enstitüsü, équivalent d'une Ecole des beaux-arts) qui exposent leurs œuvres. “Nous sommes là au nom de l'amitié et de la fraternité liant les peuples turc et algérien”, a déclaré Mme Ikbal Kalin, directrice de cet institut des arts. Encore visible aujourd'hui au soir, l'exposition est composée d'une centaine d'œuvres entre enluminures et calligraphies, un ornement de plafond de l'époque ottomane, un tableau représentant le mihrab d'une mosquée, des modèles de céramique traditionnelle ornant ses murs ainsi que des sceaux de sultans, notamment ceux de Soliman le magnifique. Il y avait aussi des figurines en céramique. Toutes ces pièces d'art, uniques et jamais présentées, on été conçues pour l'Algérie. Pour partager l'art en commun existant entre les deux pays, qu'un passé commun lie. Avec tous ces objets d'art, ce n'est pas uniquement une présentation du large patrimoine culturel et artistique de cette région. C'était une invitation à un voyage, sans visa, sans déplacement. À regarder et admirer ces pièces, on découvre la finesse du travail ainsi que la précision. Chacune est un pan de l'histoire de cette ville. Chacune véhicule un passé culturel et historique qui s'est étendu hors frontières. Même l'Algérie a hérité de cette culture. Par ailleurs et hormis ces œuvres, la borderie était très présente à travers la tenue traditionnelle féminine qui a occupé aussi une grande place dans cette exposition qui met en valeur différentes pièces de tissu travaillées à la main et ornées de dorure, une série de châles de différents formats et couleurs serties de pierres ou de paillettes et des robes en velours de style ancien, présentés dans des vitrines. C'était aussi une autre facette de la culture et des traditions de la Turquie qu'on découvrait et dans laquelle on se retrouvait. Un travail minutieux, d'une finesse remarquable et d'une beauté inouïe, mettant en valeur l'effort déployé à la réalisation de chaque pièce. Par ailleurs, un défilé de mode s'est déroulé en marge de l'exposition et au cours duquel ont été présentées cinquante robes traditionnelles, retraçant les différentes époques de l'histoire de ce pays au passé glorieux, notamment la période ottomane. Les convives ont même eu droit à un cérémonial d'un mariage traditionnel turc. Avec cette tentative de rapprochement des deux cultures, algérienne et turque, le chemin est tracé et les jalons jetés pour qu'un pont culturel et artistique relie les deux pays. “J'aimerais qu'il y ait des échanges culturels entre les deux pays”, a déclaré M. Sinan Zeren, deuxième secrétaire à l'ambassade de Turquie en Algérie.