Une journée d'étude sur le secteur de la culture a été organisée, dernièrement, par l'Assemblée populaire de wilaya (APW) de Tizi Ouzou. La séance s'est déroulée en présence des autorités locales, des P/APC et du mouvement associatif. Intervenant à l'ouverture des travaux, le premier vice-président de l'APW, Saâdi Hadibi, dira que son institution attend des résolutions pratiques quant à l'orientation que “nous voudrions suggérer au secteur de la culture dans la wilaya de Tizi Ouzou”. Saluant l'initiative qu'il a qualifiée de “louable”, le wali de Tizi Ouzou, Abdelkader Bouazghi, estimera que les pouvoirs publics attachent un intérêt particulier au patrimoine matériel et immatériel national. C'est pourquoi il a souligné que la protection et la revalorisation des sites archéologiques doivent être “une de nos priorités”. “Nous devons protéger le patrimoine et en faire un lieu de rayonnement culturel et, plus tard, une source de financement et de développement”, fera remarquer M. Bouazghi. Dirigés par le président de la commission jeunesse, sports et culture de l'Assemblée, les débats ont été ponctués par deux communications ayant trait au patrimoine archéologique. Hachemi Aït Aïssi, directeur de la conservation et des inventaires à l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés, a résumé son propos sur la protection et la valorisation du patrimoine culturel. Il dira que l'inventaire des biens culturels matériels et immatériels est encore à faire. Il regrette, au passage, que la mosaïque des génies populaires soit en déperdition. Etayant son propos, l'intervenant citera l'architecture traditionnelle kabyle. Une architecture basée sur trois règles : l'entrée de la maison, le système d'évacuation des eaux de pluie et la pénétration de la lumière du jour. Mme Amrani s'est longuement étalée sur la mise en place d'un système d'informations géographiques (SIG) pour la gestion et la protection du patrimoine archéologique, en s'appuyant sur quatre cas d'étude précis : Azeffoun, Tigzirt, Makouda et Boudjima. L'objectif du SIG, selon la conférencière, est le recensement des sites archéologiques. Elle a expliqué tout le processus de matérialisation du système d'informations géographiques, tout en citant les composants du SIG. De la mise en place du SIG découle des données archéologiques sur la base des cartes topographiques, dérivées et thématiques. La seconde étape du SIG consiste à inventorier les vestiges archéologiques dans la région soumise à l'étude. Autrement dit, il s'agit de passer de la carte archéologique bibliographique à la carte archéologique de la réalité de terrain. Faisant le point sur leurs secteurs respectifs, les directeurs de wilaya de la culture et du tourisme sont revenus, lors de leurs interventions, sur les potentialités culturelles et touristiques de la région de Tizi Ouzou. Ainsi, pas moins de 200 sites englobant toutes les ères historiques sont répertoriés, dont 10 sont classés. Lors des débats, nombre d'intervenants dont des élus ont soulevé le problème de la protection des sites historiques. “C'est bien de connaître les sites, mais qu'a-t-on fait pour les protéger et les réhabiliter ?”, s'est interrogé M. Aoudj, avant de souligner que le patrimoine architectural traditionnel kabyle est en danger de disparition. D'autres intervenants ont suggéré de mettre l'argent dans la réalisation d'infrastructures culturelles dans les villages dépourvus jusque-là. Des élus ont réclamé une décentralisation dans la gestion de l'action culturelle, d'autant plus que d'aucuns ont noté l'intérêt accordé par la société civile au fait culturel.