Pour sa première sortie officielle, le ministre chargé des Affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord au ministère des Affaires étrangères du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, Alistair Burt, a choisi l'Algérie pour réitérer l'attachement de son pays aux bonnes relations entre Londres et Alger et sa volonté de les hisser à un niveau supérieur. “L'Algérie est un partenaire commercial de longue date et nos relations commerciales ont connu un réel essor durant les dernières années, et ce, malgré les difficultés économiques mondiales. Le volume d'échanges entre nos deux nations a atteint 1,4 milliard de livres en 2008 et ne cesse de s'accroître. Le Royaume-Uni représente actuellement l'un des plus grands investisseurs étrangers en Algérie. Mais nous pouvons faire beaucoup plus ensemble comme nous pouvons tous les deux bénéficier de l'un et de l'autre”, avait affirmé le ministre britannique à la presse algérienne, à la veille de son arrivée à Alger. Durant sa visite de 24 heures, Alistair Burt s'est entretenu avec le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel, le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, et le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz. Jeudi soir, en marge de la réunion de travail avec M. Messahel à la résidence Djenane El-Mithaq, les deux ministres ont rencontré la presse algérienne. Selon Abdelkader Messahel, les travaux de la quatrième commission mixte ont abordé de nombreux sujets. Tout en se félicitant de la densité de la coopération bilatérale, notamment depuis la visite du président Bouteflika à Londres en 2006, M. Messahel a indiqué que cette coopération ne se limite pas uniquement au secteur de l'énergie, mais concerne aussi les secteurs hors hydrocarbures, surtout l'assistance technique, l'éducation et la culture. Le comité chargé de la coopération économique devra se réunir bientôt. La rencontre de ce jeudi a également abordé la coopération militaire et sécuritaire. Les deux parties ont passé en revue la situation au Maghreb, notamment les récents évènements du Sahara occidental, mais aussi la situation dans la région du Sahel, au Moyen-Orient et le dossier iranien. “Nous avons expliqué notre position (situation dans le Sahel) et la place accordée à nos partenaires dans la région”, a-t-il indiqué, tout en saluant la position et l'engagement de la Grande-Bretagne contre le payement des rançons aux terroristes. Interrogé sur la position de son gouvernement par rapport à la répression qui s'abat sur les populations civiles du Sahara occidental, Alistair Burt a affirmé : “Nous suivons la situation au Sahara occidental avec beaucoup de préoccupation. C'est une question restée sans règlement depuis trop longtemps. La violence apparue ces derniers temps est l'expression d'une frustration de la population. Nous soutenons les efforts de M. Ross, en vue de parvenir à un règlement de ce conflit, dont le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Pour ce qui est des évènements récents, le gouvernement britannique a demandé à ses représentants de suivre de près la situation, et nous invitons toutes les parties à éviter le recours à la violence”. Mais le ministre britannique reconnaît qu'il est difficile de prendre une position claire par rapport à ce qui se passe actuellement au Sahara occidental. Concernant la lutte antiterroriste, Abdelkader Messahel a indiqué que “la situation au Sahel a été largement évoquée. Il y a une convergence de vues quant à la nécessité de la coordination entre les pays de la sous-région et leur engagement effectif dans la lutte antiterroriste, mais aussi au besoin de renforcer leurs capacités. Le partenariat avec d'autres pays, à l'instar de la Grande-Bretagne, devrait se faire sous forme de soutien logistique, de formation et d'échange de renseignements. Nous avons également évoqué la question du paiement des rançons aux groupes terroristes. La Grande-Bretagne a payé le prix fort en refusant de se plier aux groupes terroristes. Nous allons travailler ensemble pour convaincre la communauté internationale de renoncer au paiement des rançons”. De son côté, le ministre anglais a indiqué que “le terrorisme et l'extrémisme religieux sont une menace pour le monde entier. Il y a différents moyens d'y faire face. Nous sommes de votre côté pour ce qui est de la question du paiement des rançons, que nous considérons comme la base du financement du terrorisme. Même si nous comprenons que cette question met mal à l'aise certains pays, il n'y a pas lieu de payer des rançons”. M. Burt a, en outre, estimé que “la récente campagne partie du Yémen, à travers des colis piégés, a démontré la nécessité de l'échange de renseignements. Cela est aussi valable avec l'Algérie”.