«Nous avons une convergence de vues totale avec le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord dans la lutte contre le phénomène du terrorisme», affirme Abdelkader Messahel, le ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, dans un point de presse qu'il a animé hier à la Résidence Djenane El Mithaq, Alger, avec Alistair Burt, le ministre britannique chargé des Affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Comme Alger, Londres refuse le paiement des rançons. «Le terrorisme représente une menace pour tout le monde. Il y a différentes manières d'y faire face. Nous sommes de l'avis de l'Algérie en ce qui concerne la criminalisation du paiement de rançons qui, pour nous, peut être la base du financement des terroristes. Il est donc juste de lutter contre le paiement de rançons», déclare M. Burt. Les Britanniques et les Algériens ne convergent pas uniquement sur la lutte contre le terrorisme et le paiement des rançons. Ils convergent aussi sur le Sahel et le Sahara Occidental. «Nous avons exposé notre position et approche sur la voie que nous devons entreprendre en tant que pays de la région pour lutter contre le phénomène du terrorisme au Sahel et qu'elle est la place de nos partenaires européens et autres dans ce qui peut être amené comme moyens d'accompagnement aux pays de la région dans la lutte antiterroriste, explique M. Messahel, indiquant avoir évoqué la situation au Maghreb et la question du Sahara occidental avec M. Burt. Ce dernier a salué les efforts déployés par l'Algérie dans sa lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, souligné l'importance «cruciale» des échanges de renseignements pour contrecarrer ce phénomène et la nécessité de convaincre les jeunes générations que «ceux qui adoptent les positions de violences extrémistes ne représentent aucunement la véritable tendance de l'Islam». «La lutte antiterroriste est une question qui doit être, d'abord, réglée par les pays de la région eux-mêmes car leurs populations sont les premières à être ciblées par les terroristes. Les pays occidentaux, quant à eux, ne peuvent intervenir qu'en dernier ressort et à la demande des Etats concernés», conclut-il. Outre ces convergences de vues sur le terrorisme, le Sahel et le Sahara occidental, Londres et Alger aspirent à un partenariat économique de premier choix. «L'Algérie est un partenaire très proche pour le Royaume-Uni et les deux pays entretiennent d'anciennes et de bonnes et variées relations, notamment dans les domaines du commerce et l'énergie, la défense et la sécurité», rappelle le ministre britannique précisant qu'il a fait de l'Algérie sa priorité «pour y effectuer une visite» dès qu'il a été nommé ministre pour le Moyen Orient et l'Afrique du Nord. La raison ? La Grande-Bretagne souhaite renforcer sa présence. Comment ? En «examinant les opportunités d'affaires dans ce marché important et élargissant le champ d'intervention sur le plan économique». Parmi les preuves de la bonne santé des relations algéro-britanniques, M. Burt cite le doublement des échanges commerciaux au cours des cinq dernières années. M. Alistair Burt qui est arrivé jeudi après-midi à Alger pour une visite de 24 heures a été reçu par M. Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, et Tayeb Belaïz, ministre de la Justice. Au menu la coopération bilatérale dans les domaines de l'énergie, hors hydrocarbures, la culture, l'éducation, l'assistance technique et les problèmes régionaux, notamment le règlement du conflit au Proche-Orient.