RéSUMé : Mahmoud avoue à Fettouma qu'il porte la tenue que son père avait lui-même portée le jour de son mariage. La jeune femme, qui, quelques instants auparavant, se sentait encore une enfant, lui demande si les habits de son père sont aussi à hériter… 16eme partie Fettouma demeure perplexe un moment. Puis demande : c'est un héritage dans la famille, les tenues aussi ? - Tout est à hériter chez moi. - Hein ? Tu veux dire que tout passe de père en fils ? Mahmoud rit encore. - Oui. Si tu veux, mais chez moi, tout peut passer aussi de mère en fils, de sœur en frère. Fettouma le regarde les yeux agrandis. - Tu me fais marcher ? Mahmoud rit. - Non, tu es encore assise. Ah, ah, ah ! Fettouma… Tu es une bonne compagne, on ne s'ennuie pas avec toi. Fettouma hoche la tête. - Mais j'ai aussi mes humeurs et je ne suis pas toujours aussi docile. Mahmoud s'essuie la bouche, dépose sa serviette et répond d'un air malicieux : - Tu seras obligée de m'obéir au doigt et à l'œil, sinon je t'enfermerai dans cette chambre pour le restant de tes jours. Elle le regarde droit dans les yeux, puis dépose sa fourchette et sa serviette sur la table avant de dire : - Tu crois que tu me feras peur avec tes menaces qui, de surcroît, tombent tel un couperet le jour de mes noces ? Elle secoue sa tête, faisant par la même retomber ses cheveux longs dans son dos. - Je ne me laisserai sûrement pas faire Mahmoud. Le jeune marié se mord les lèvres. Fettouma ressemblait à une créature sortie d'un conte de fée avec son visage enfantin, ses fossettes sur les joues et son nez aquilin. Il tend la main et se met à lui caresser le visage. - Tu es belle Fettouma. Elle se lève et rit. - Ça, je le sais, tout le monde me l'a assez répété aujourd'hui. Il se lève et la tire par la main avant de la planter devant le miroir accroché au mur : - Ne formons-nous pas un beau couple ? - Si. Toi aussi tu n'es pas mal du tout. Mais ne sois pas trop orgueilleux, quand je t'ai connu, tu avais encore de la morve au bout du nez. Mahmoud rit. - Et toi donc ? Tu étais tout le temps en pleurs ou dans les jupons de ta mère. Ils rirent. Puis un long silence retombe entre eux Finalement, Fettouma vint se rasseoir sur le lit et demande : - Tu travailles toujours avec ton père dans ses magasins de tissu ? - Tu le sais bien. Et puis, à propos de tissu, j'ai quelque chose pour toi. Il se dirige vers l'armoire et en ressort un coupon en soie dorée qu'il tend à la jeune femme. - Je ne sais pas si la couleur te plaît, mais je pourrai toujours la changer dans le cas contraire. Fettouma caresse d'un doigt connaisseur le morceau de tissu, puis répond : - Tu as du goût Mahmoud. - Je sais. Et comment donc ai-je arrêté mon choix sur toi ? à suivre Y. H.