RéSUMé : Fettouma est affrontée à Mahmoud. C'est leur première nuit de noces. Ils sont un peu intimidés tous les deux, mais la jeune femme oublie vite ses peurs pour tenter de réprimer un fou rire. Elle connaissait Mahmoud et elle savait qu'elle avait de la chance… 14eme partie Mahmoud s'approche d'elle et soulève son voile. Fettouma relève les yeux et met une main sur sa bouche. Elle contemple son mari un moment sans rien dire. Lui, de son côté, le visage tout rouge, baisse ses yeux et lui prend la main : - Bonsoir Fettouma, ose-t-il enfin articuler, sois la bienvenue chez toi. Il portait une belle tenue traditionnelle et un tarbouche qu'il venait d'ôter et qu'il ne cessait de faire tournoyer entre ses mains. Fettouma le regarde un moment, puis éclate franchement de rire. Des larmes ruisselaient sur ses joues et elle se roula sur le lit, faisant fi de toute retenue. Mahmoud tente de lui mettre la main sur la bouche, en vain. Fettouma riait maintenant à gorge déployée. - Chut ! Fettouma… Chut ! On va nous prendre pour qui ? La jeune mariée s'arrête un moment de rire pour le regarder, puis reprend de plus belle son rire. La crise avait repris le dessus. La fatigue avait aiguisé ses nerfs. Enfin, le calme revint au bout d'un moment qui parut une éternité à Mahmoud. Fettouma se relève et son foulard glisse, laissant échapper le flot de sa chevelure soyeuse. Mahmoud est subjugué. Il tend la main pour la caresser, mais Fettouma s'éloigne de lui : - Ne me touche pas… - Mais… (Il rougit davantage) ne suis-je pas ton mari ! - Tu es mon mari ! Elle éclate encore de rire, puis se reprend pour lancer : - On marie des enfants, Mahmoud. Penses-tu un peu à ça ? On vient de marier des enfants. Son mari se relève et vint s'asseoir à côté d'elle avant de répondre : - Nous n'avons pas le choix Fettouma. Je sais que tu as à peine quinze ans. Mais nos parents s'étaient bien mariés à un âge plus précoce. Moi, à vingt ans, on me prend déjà pour un vieux garçon. Fettouma contemple le visage de son mari et constate que des tâches de rousseur maculaient encore son visage et qu'une moustache à peine visible ornait sa lèvre supérieure. - Vieux garçon ? Non pas encore. Tu as l'âge des fleurs, Mahmoud, et moi, je suis à peine un bourgeon. Elle se lève et arpente un moment la chambre. Une grande glace ornait le mur du fond et Fettouma jette un coup d'œil à son reflet : - Je suis à peine formée, Mahmoud. Je ne suis pas encore tout à fait une femme, ni non plus un enfant. Mais… Elle soupire. - J'aurais aimé qu'on nous marie un peu plus tard. - Pourquoi ? N'es-tu pas heureuse d'être avec moi ? à suivre Y. H.