RéSUMé : La jeune fille l'aimait beaucoup. Elle avait pris l'habitude de sécher les cours lorsqu'il venait du village. Il s'était trouvé du travail à Oran et était parti visiter un appartement. Zohra, heureuse pour sa sœur, en profita pour l'interroger… 17eme partie La grande sœur n'avait pas l'habitude de l'interroger mais cette fois, c'était plus fort qu'elle. Depuis qu'elle sortait fréquemment, elle avait envie de savoir. - Durant ses sorties, vous allez où ? - Au resto, en discothèque. Parfois, nous nous promenons. Cela dépend, avoua Ghania, de notre humeur. - Vous vous promenez jusqu'à deux ou trois heures du matin ? reprit Zohra, feignant d'être surprise. Je ne l'aurais jamais cru ! - Oh ! Quand je dis promener, j'inclus que nous allons dans un jardin, ceux des grands hôtels. Et là, nous restons à discuter. - C'est étonnant que vous soyez aussi sages. Les jeunes de la capitale en profiteraient pour… Pour être plus proche l'un de l'autre. Ghania avait légèrement sursauté et rougissait jusqu'aux oreilles. Pourtant elle lui répliqua en gardant les yeux baissés : - Quel mal y a-t-il à s'échanger un peu de bonheur puisque nous nous marierons un jour ? -Est-ce que tu prends des précautions ? - Non. - Et si tu tombais enceinte ? l'interrogea Zohra. Comment dissimulerais-tu ta grossesse ? Ghania ne dit rien. Son aînée continuait, se reprochant : - Je n'aurais jamais dû laisser Boualem te permettre de sortir la nuit. Voilà où tu en es ! - Où en suis-je ? C'était tout ce que pouvait lui demander Ghania qui se sentait trembler de colère. Sa sœur ne lui faisait pas confiance. Elle était indignée, pensant que Zohra la connaissait mieux. - Tu es au point du non-retour ! Où les remords et les regrets te rendront amère durant toute ta vie. Tu n'aurais pas dû céder aux avances de Lyès même si tu es sa fiancée. Un jour ou l'autre, il doutera de toi. Ghania, dire que je te faisais confiance. Je te croyais trop réaliste pour accepter. Tu me déçois ! En voyant les yeux larmoyants de Ghania, elle ajouta : - Il ne faut pas m'en vouloir. C'est plus fort que moi. La première fois, ça s'est passé où ? Ghania s'était levée et crut avoir le vertige à cette question. Elle avait mal au cœur. Dans son cœur, dans sa révolte devant tant de défiance de la part de son aînée, elle cria : - Tu viens non seulement de me blesser, de m'humilier avec toutes ces questions, mais tu viens de me décevoir. Je me demande comment tu as pu croire un seul instant que pareille chose pouvait arriver entre Lyès et moi. À part se tenir la main et s'embrasser parfois, il n'y a rien eu d'autre ! Je suis trop sur mes gardes, trop nerveuse pour me détendre et me laisser aller. Un réel soulagement détendit les traits tendus par la colère de Zohra. Celle-ci s'empressa de se lever et de la retenir quand elle se tourna pour sortir. À suivre A. K.