RéSUMé : Hamou répudia sa femme. Il s'en voulait de lui avoir fait confiance. Son comportement changea envers sa fille. Il était très dur avec elle. Sans son frère Ali pour la défendre, sa vie aurait été un enfer… 10eme partie C'était le début des hostilités. Rares furent les jours où Ghania ne reçut pas des gifles de son père. Son oncle Hacène, qui désapprouvait cet excès de violence, accueillit la jeune fille chez lui et il était aussi dans l'enseignement. Ghania resta chez lui le temps des trois années du lycée. Hacène s'était brouillé avec son frère, ne comprenant pas pourquoi ce dernier se démenait sur sa fille comme si elle était une intruse, une perfide. Non, personne ne pouvait comprendre. Ghania ne connaissait pas bien son aînée Zohra, mais des rares visites qu'elle avait effectuées avec son mari, un sentiment de respect avait toujours dominé son cœur. C'était la raison de la joie de la jeune fille lorsqu'elle apprit son arrivée. Elle avait demandé à son oncle Hacène de les inviter à passer la nuit ici, mais ils ne vinrent pas. Ghania pleura de déception. C'était sûrement son vieux père qui leur avait interdit de venir. Il en était capable, elle le savait. Elle était encore au lit en train de méditer quand son oncle vint lui annoncer : - Dépêche-toi. Ils arrivent. Ghania sauta du lit et en un quart d'heure, elle était présentable. Lorsqu'elle les rejoignit au salon, elle fut accueillie avec chaleur par son beau-frère Boualem et Zohra. Les embrassades durent quelques minutes. - Où est Samir ? - À la plage. Ghania n'ajouta rien, toute émue de revoir sa sœur après presqu'une année. Elle aurait voulu se mêler à la conversation, mais une boule grossissait dans sa gorge. De douleur, elle en eut des larmes aux yeux. - Ne pleure pas Ghania, nous avons convaincu père de t'emmener à Alger. Cela nous a pris toute la nuit, lui apprit Zohra. Ecoute, va rassembler tes affaires. Je pense que nous devons profiter de sa bonne humeur pour partir. Mais le vieux Hamou revint sur sa décision. Il y avait une récente demande en mariage, il tenait à sa présence lorsque la famille viendra. Elle partira une fois promise. Le jeune en question déplaisait à Ghania et elle ne le cacha pas. Craignant qu'il y ait une nouvelle querelle et que sa nièce ne puisse se rendre à Alger, Hacène prit son frère par le bras et la demanda en mariage pour son fils Lyès, étudiant en physique nucléaire en Russie, cousin qu'elle n'avait pas revu depuis le départ de sa mère. Hamou allait refuser, mais Ghania accepta sans réfléchir uniquement afin d'aller à l'université. - Et si ton fils refuse ? interrogea Hamou son frère. Que deviendra-elle ? Tu sais qu'elle est en âge de se marier. - Je ne vois pas quel garçon sensé refusera de se marier avec Ghania, répondit Hacène. Mon fils le premier. Dès qu'il sera de retour de Moscou, je les marierai. - Et si elle n'a pas terminé ses études ? - Puisqu'ils s'installeront en ville, elle fera comme elle voudra. - Je suis sûr et certain qu'ils se sépareront, s'hasarda à dire Hamou. Elle n'est pas faite pour le mariage. Elle a été trop gâtée pour accepter d'obéir à un homme. Hacène secoua la tête et répliqua : - Qui l'a gâtée ? Toi ? Sûrement pas ! Elle n'a jamais eu à connaître un mot, un geste de gentil de ta part. - Elle ne le mérite pas ! rétorqua le vieux. Je la voue aux enfers pour son comportement. Hacène allait quitter son frère, mais ne le fit qu'après lui avoir ajouté : - Pour la dernière fois, Ghania est ma belle-fille. Elle fera ce qu'elle voudra. Et elle aura tout ce qu'elle voudra, car elle le mérite ! À suivre A. K.