Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a insisté hier, lors de sa visite de travail dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, sur la détermination de son département de mettre fin aux perturbations, ces derniers jours, dans la distribution de lait, tout en refusant de parler de pénurie. “La production nationale de lait cru a augmenté. Nous n'avons pas interdit l'importation du lait en poudre et la quantité du lait en poudre importé par l'Onil a augmenté aussi”, dira le ministre. Et d'expliquer : “Le prix du lait en poudre au niveau international a augmenté et c'est pour cette raison que les laiteries qui avaient l'habitude d'importer la poudre ne l'ont pas fait.” Les coupables, pour lui, sont donc les transformateurs qui utilisent la poudre subventionnée pour fabriquer d'autres produits que le sachet de lait. Allusion aux dérivés qui sont disponibles et vendus plus chers. “Certes, il y a des difficultés conjoncturelles. Il y a des perturbations qu'il faut régler sans oublier l'essentiel. Si on va trop à la facilité, on va tuer tous les élevages”, ajoute Rachid Benaïssa. Pour ce dernier, en effet, la réorganisation de la filière lait est nécessaire mais complexe et demande la mise en vigueur d'un plan. En effet, à travers la mise en place de ce nouveau dispositif, les pouvoirs publics visent surtout à assurer par la production nationale pas moins de 75% du besoin exprimé. S'agissant des mesures prévues dans le cadre du nouveau dispositif, il est question d'emblée, de la densification du réseau de collecte. “On donne 12 DA pour chaque éleveur, 5 DA pour le collecteur et 4 DA pour la laiterie”, a tenu à expliquer le ministre, tout en ajoutant qu'il vient de proposer aux laiteries 7,5 DA/l comme prime d'intégration si elles produisent uniquement le lait. Afin de maintenir le prix du lait à hauteur de 25 dinars et la quantité de 1,2 milliard de litres par an, ce nouveau dispositif, qui est prévu pour janvier 2011, prévoit de subventionner le prix de la poudre de lait au profit des unités publiques assurant la fabrication d'au moins 50% du lait pasteurisé. En attendant la concrétisation de toutes ces idées pour réorganiser la filière lait, le citoyen est toujours à la recherche de son sachet de lait.