Plus d'un mois après la rentrée des étudiants, le département d'interprétariat tente tant bien que mal de mettre fin au conflit qui oppose plusieurs étudiants à leur administration. En effet, et comme ce fut le cas au niveau de diverses facultés, le département d'interprétariat fait face, depuis la rentrée universitaire, à la colère de centaines d'étudiants qui n'ont pas eu la chance d'obtenir la moyenne exigée pour le passage. Selon des étudiants, notamment ceux qui n'ont pas pu accéder à la deuxième année, cet échec ne leur incombe point. “C'est la faute au système d'évaluation et à la violation de certaines règles par l'administration”, soutiennent-ils en optant pour un mouvement de grève. De son côté, l'administration donne une autre version de la situation et propose des solutions en vue de résoudre le problème pour que les contestataires débutent enfin leurs cours. Le chef du département en question nous dit que “les choses vont beaucoup mieux et que la situation s'est améliorée ces derniers jours. Les cours ont lieu normalement, mais l'approche de l'Aïd fait que de nombreux étudiants ont déserté le campus”. Revenant sur la genèse du conflit, Boughembouz révèle que pour le moment, seul une soixantaine d'étudiants recalés sur plus de 400 contestataires ont déposé des recours au niveau de l'administration. En fait, le niveau des étudiants de cette filière étant déjà des plus faibles, les responsables ont jugé utile de tenter de l'améliorer un tant soit peu en exigeant un meilleur rendement. “Les étudiants qui ont obtenu de mauvaises moyennes ont essayé de faire pression pour être déclarés admis en 2e année avec une moyenne très inférieure à celle fixée par le jury. Ce que nous ne pouvons faire. Car les deux premières années sont la base de la formation, et le jury a exigé une moyenne de 9,5 alors que pour les 3e et 4e années, un 9 seulement était exigé.” Selon le chef de département d'interprétariat, “le jury est souverain et ses délibérations sont libres. L'administration n'a pas le droit de se mêler de ses décisions pédagogiques”. Ce qui semble bizarre et inattendu pour l'orateur est que “des représentants des étudiants ont pris part aux délibérations du jury au mois de juin en tant qu'observateurs. Et, ce jour-là, ils n'ont émis aucun doute ou contestation sur les délibérations. Ils n'ont même pas fait de rapport”. Ne voulant pas envenimer la situation, l'administration a proposé aux étudiants protestataires d'introduire des recours écrits. “Mercredi dernier, seule une soixantaine d'étudiants recalés se sont rapprochés de l'administration”, révèle Boughembouz. Et d'ajouter que ses “services ont même demandé aux étudiants qui se sentent lésés de réclamer une contre-correction”. “Nous allons voir avec le président du jury et les enseignants, mais il faut que l'étudiant en fasse la demande.” Revenant sur le gel de la filière, selon Boughembouz : “C'est une décision de la tutelle qui vise à élever le niveau de nos diplômés, et ce, en optant pour l'une des deux formules : soit ouvrir une grande école d'interprétariat pour des licenciés en langue via un concours, soit lancer un mastère spécialisé sur concours au niveau du même département.”