Un sit-in des étudiants d'interprétariat et des sciences arabes de la faculté d'Alger a eu lieu hier devant le siège de l'administration. La centaine d'étudiants rassemblés scandaient : “Non au diplôme à Bouzaréah. Ne touchez pas à nos diplômes.” Ce mouvement de protestation a été enclenché à cause de cette décision prise récemment par le ministère de l'enseignement supérieur de faire délivrer les diplômes des étudiants dans ces filières sous l'en-tête de l'université de Bouzaréah et non d'Alger. Ce qui est pour ces étudiants dévalorisant. “Une directive du ministère annonce que les étudiants recevront leur diplôme de l'université de Bouzaréah”, a déclaré furieusement un étudiant de quatrième année interprétariat. “Nous avons parlé au recteur, il nous a répondu que cela ne concernait pas l'administration”, a-t-il ajouté. Ces étudiants trouvent cette décision illogique de la part de ces responsables. “Nous avons suivi notre cursus dans cet établissement, pourquoi recevoir nos diplômes d'une autre faculté. Ceci est absurde”, s'insurgea un autre étudiant. Selon les dires de quelques étudiants, les professeurs aussi désapprouvent cette initiative. “Vous allez recevoir un diplôme de quartier”, avait dit un professeur, d'après les déclarations de quelques étudiants. Ces étudiants sont prêts à tout pour faire face à cette décision qui chamboule leur parcours estudiantin. “On fera le maximum pour sauvegarder notre honneur. Notre priorité est notre diplôme et nous n'allons pas nous taire”, a clamé un futur interprète. Par ailleurs, ces manifestants préparent une plate-forme pour le ministère de l'enseignement supérieur et si le changement ne s'opère pas, d'autres mouvements auront lieu. “S'ils maintiennent leur décision, nous boycotterons les examens. Aussi, nous serons en grève illimitée en bloquant le département d'interprétariat et des sciences arabes”, a déclaré le porte-parole des étudiants. En fait, cette directive était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase au sein de la faculté. “Nous en avons assez de nous faire écraser. C'est inacceptable, déjà, que nous n'avons aucun programme établi et nous n'avons pas réagi mais maintenant, il est temps de réagir”, a clamé une étudiante. En effet, la délivrance de ces diplômes dans une autre faculté pourra engendrer plusieurs problèmes pour ces futurs licenciés. “Pour trouver du travail, cela semblera bizarre pour l'employeur d'avoir un cursus à la faculté d'Alger et le diplôme de Bouzaréah. Sans oublier, ceux qui veulent poursuivre leurs études à l'étranger, ceci est quasi impossible pour eux”, s'est inquiété un autre étudiant. Les étudiants grévistes menacent d'aller très loin dans leur contestation “quitte à boycotter les cours et les examens, si l'administration ne revient pas sur sa décision”.