RéSUMé : Ghania lui raconta où ils allaient lors des sorties. Zohra s'emporta, se reprochant de lui avoir fait confiance. Elle avait cru qu'ils étaient allés très loin dans leur relation. Ghania était déçue par son manque de confiance… 19eme partie -Non, reste Ghania. Excuse-moi ! Mais il faut que tu me comprennes. Dans quelques mois ou dans quelques années, tu te marieras et tu connais nos traditions… - Je le sais. Je le sais. Zohra, quand j'y pense, j'ai très peur, avoua Ghania. Il m'arrive parfois d'en perdre le sommeil. Très inquiète, Zohra la força à la regarder et lui demanda doucement : - Si tu as des questions, des doutes, tu peux t'ouvrir à moi. Ce que je ne supporterais pas, c'est que tu me mentes. Mais sache qu'en cas de problème, quelle que soit la gravité de la situation, je suis là et tu peux réellement compter sur moi. Ghania se jeta sans les bras de sa sœur et éclata en sanglots. Qu'il aurait été merveilleux de pouvoir se libérer de cette chape de plomb qui lui pesait sur la poitrine, de pouvoir respirer sans craindre l'asphyxie, de pouvoir ne plus se sentir seule et d'atteindre le bout de ce tunnel noir où elle trouverait, soit la paix et le bonheur, soit le malheur et la fin de sa vie ! - Nous nous marions ce mois. Ton père insiste, lui dit Lyès, une semaine après le début des vacances. - Mais de quoi il se mêle ! rétorqua Ghania. Nous avons tout notre temps. - Désolé chérie, mais nos pères ont discuté de la date sans même me consulter. Ghania aurait voulu terminer ses études avant son mariage. De sa colère non extériorisée, elle faillit tomber malade. Elle refusa de retourner au village et faillit s'étrangler de déception lorsque Boualem commença à préparer ses affaires, lui et Samir mourraient d'impatience. Ils adoraient la compagne. Ces vacances leur permettront de s'éloigner, d'oublier les bruits et les contraintes de la ville. Quelques semaines à respirer de l'air pur ne leur serait que bénéfique. - Je ne veux pas rester au village ! - Voyons Ghania, tu sais bien que tu n'y resteras que deux ou trois semaines. Puisque tu te maries. Ta famille ne peut pas se déplacer du bled pour fêter le mariage ici. - Je hais mon village et surtout ma famille ! cria Ghania. Je ne veux plus y aller et les voir ! Boualem intervint avec sa gentillesse habituelle, tout en lui rappelant, en faisant signe à Zohra de se taire : - Oublies-tu que Lyès n'a que trois semaines de congé ? Que son travail l'attend à Oran ? Qu'actuellement, il termine de meubler son appartement ? Comment peux-tu oublier qu'il est en train de sacrifier ses moindres minutes de repos pour te rendre heureuse ? (Puis il ajouta, peiné) le pauvre garçon. Ghania ne lui répondit rien, et durant les quatre jours qui lui restaient à passer à Alger, elle se prêta sans rechigner à essayer les robes que lui achetaient Zohra et Boualem pour lui en faire cadeau. Quand ils arrivèrent au village, Ghania, boudeuse, les yeux larmoyants, refusa d'embrasser son père. Boualem tenta fermement de lui faire entendre raison, mais elle s'obstina, pleurant à chaudes larmes. D'ailleurs, elle s'enfuit chez son oncle Hacène qui se coupait en quatre pour préparer la fête rapidement. À suivre A. K.