Maintenant que l'assemblée générale ordinaire du CSA-MCA a eu lieu, que peut-on en tirer ? Il faut dire que les choses n'ont pas évolué d'une manière positive. Toutefois, il est clair que cette assemblée pourrait être le point de départ d'une nouvelle ère pour l'assainissement d'une situation très compromettante qui ronge le quotidien du vieux club algérois. Ce serait également l'occasion de repartir sur un bon pied dans cette nouvelle ère du professionnalisme. Si pour le bilan moral, il n'y a rien à dire puisque le MCA a réussi quelques bonnes performances sportives, à l'image de son titre de Champion d'Algérie remporté haut la main la saison dernière, il n'en demeure pas moins que c'est sur le plan financier que tout reste ambigu. Cinq milliards cent millions de centimes n'ont pas été justifiés lors de la lecture du bilan financier, à l'occasion de la dernière assemblée générale du CSA-MCA. Jusqu'à ce qu'il apporte les preuves nécessaires, Sadek Amrous, le dernier président du CSA-MCA est pointé du doigt et doit absolument ramener les pièces justificatives des dépenses de cet argent. D'ailleurs, il a devant lui 45 jours pour prouver où il a dépensé cette somme. Il faut reconnaître, toutefois, que le problème ne se situe pas uniquement dans cette somme d'argent évaluée à 5,1 milliards de centimes. La dette générale du club représente 16,4 milliards de centimes depuis le retour du club à la forme civile avec l'avènement de l'association El-Mouloudia, comme rapporté, avec chiffres à l'appui, lors d'une de nos précédentes éditions. Donc, ce sont tous les présidents qui sont passés par le MCA qui sont concernés par ces dettes et qu'ils devront justifier. De ce fait, même si Amrous parvient à ramener les pièces justificatives de la dépense des cinq milliards, il reste tout de même plus d'une dizaine à clarifier encore. Le problème subsiste au Mouloudia et il faudra encore attendre pour assainir une situation qui commence à vraiment inquiéter. Dans d'autres pays et dans pareils cas, c'est tout simplement le dépôt de bilan et c'est une enquête qui est diligentée par les services de la brigade financière. Mais chez nous, on continue à gérer une situation catastrophique d'une manière très “légère”. Devant une telle situation, il faut comprendre les craintes des investisseurs qui refusent de s'aventurer à prendre des risques dans un projet aux lendemains incertains. Le MCA reste un club à hauts risques pour les personnes qui veulent intégrer le conseil d'administration de la SSPA-Le Doyen, selon eux. à l'image de Mourad Louadah, qui a affiché un intérêt pour acheter des actions, beaucoup d'autres personnes attendent un éclaircissement de la situation pour s'engager. Le commissaire aux comptes, d'ailleurs le mieux placé pour éclairer l'opinion publique sur la situation financière du club, a émis des réserves sur le rapport financier du président du CSA-MCA, Sadek Amrous. Il n'a pas hésité à refuser de l'approuver, chose qui a accentué les craintes des éventuels investisseurs. Pis encore. La SSPA-MCA se trouve sans président du Conseil d'administration après la démission de Abdelkader Bouheraoua. Ce dernier a réitéré sa décision de partir lors de l'AGO, après avoir constaté que le projet de professionnalisation du club se dirige vers une impasse. Il est vrai, qu'excepté peut-être l'USMA, tous les autres clubs de l'élite sont concernés par ces difficultés du passage au professionnalisme. Mais le cas du MCA est particulier. Le Doyen est devenu un club qui fait peur. Les 16,4 milliards de centimes de dettes vont faire fuir beaucoup de prétendants pour s'engager dans la société. Il est quasiment certain qu'aucun d'entre-eux n'acceptera de porter le poids de cette dette énorme. L'expérience du professionnalisme en Algérie démarre vraiment mal pour le MCA qui n'arrive pas à se débarrasser de son ancien mode de gestion. Les responsables de la SSPA-Le Doyen ont tout fait pour convaincre certains investisseurs pour rejoindre le club, mais les choses sérieuses n'ont jamais atteint le seuil du sérieux. Tous les interlocuteurs approchés par les responsables du vieux club algérois ont fait marche arrière. L'explication est toute simple. Ils n'ont pas trouvé des garanties pour appuyer leurs démarches. Le climat reste malsain dans l'entourage du club, ce qui a dissuadé plus d'un de s'approcher du Doyen. D'ailleurs, on se rappelle que le patron de l'ETRHB, Ali Haddad, avait un énorme projet avec le MCA, mais il a été vite déconseillé par des proches du club. Pour le moment, l'espoir repose sur Louadah, qui reste la seule option disponible, mais il n'a toujours pas enchaîné un deuxième pas dans sa démarche. Le constat est amer, la SSPA-Le Doyen survit grâce à l'apport de quelques sponsors seulement, à l'image de Djezzy, Sancella et Le Temps. C'est très peu pour un club qui a toujours été avant-gardiste et qui devra représenter l'Algérie en Ligue des champions d'Afrique l'année prochaine. De ce fait, l'ouverture du capital de la SSPA-Le Doyen s'impose systématiquement. C'est le seul moyen qui rendra l'espoir à un club qui fait partie du patrimoine national. Car, pour le moment, le doyen des clubs algériens est en train d'agoniser et on risque de l'enterrer dans un tout proche avenir.