Ces rencontres, initiées l'an dernier par l'AARC, reprennent samedi prochain, avec l'écrivain et poète tchadien, Nimrod. “Nous consacrons tout un cycle à la maison d'édition Actes Sud, qui a un rapport particulier au monde arabe, avec quatorze auteurs invités à raison de deux rencontres par mois”, a déclaré, hier matin, Youcef Benmhidi, responsable du département livre et documentation de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC). M. Benmhidi a animé une conférence de presse avec Marie Desmeures, responsable éditorial chez Actes Sud, durant laquelle ils sont revenus sur le partenariat qui lie, durant toute une saison, la maison d'édition française à l'AARC. En effet, les rencontres Dîwan Abdeltif, initié l'an dernier par l'AARC, reprennent samedi prochain, avec l'écrivain et poète tchadien, Nimrod. Mais ces rencontres seront consacrées à des auteurs Actes Sud, notamment Luigi Guarnieri (Italie), Andreï Guelassimov (Russie), le Goncourt 2010 des lycéens, Mathias Enard (France), Farouk Mardam Bey (Syrie), Minh Tran Huy (Vietnam), Emmelene Landon (Australie), Tim Parks (Royaume-Unis), Khaled El Khamissy (Egypte), Breyten Breytenbach (Afrique du Sud), Jabbour Douaihy (Liban), Bahiyyih Nakhjavani (Inde) et José Carlos Somoza (Cuba) qui clôturera le cycle. Le choix d'Actes Sud n'est pas fortuit, car depuis sa création en 1978 par Hubert Nyssen, cette maison d'édition affiche un intérêt certain pour les littératures étrangères. Selon M. Benmhidi, “Actes Sud occupe une place spéciale dans le paysage éditorial francophone. En plus de proposer de grands auteurs internationaux dans une langue accessible aux lecteurs algériens, le catalogue d'Actes Sud se distingue par son ouverture aux cultures des pays du Sud”, d'autant que l'accueil des cultures étrangères est une des missions de l'AARC, et ceci s'est d'ailleurs traduit par l'organisation de plusieurs évènements, notamment le cycle des nouvelles musiques, lancé la saison dernière. Celui-ci avait permis au public algérien de découvrir différentes sonorités et de couleurs. Et même en littérature puisque l'an dernier, nous avions découvert, dans le cadre du Dîwan Abdeltif, des auteurs de différents horizons, notamment l'Irakienne Inâam Kachachi, auteure du roman El Hafida El Amrikiyya (éditions Barzakh, 2009) ou encore l'écrivaine danoise, Pia Petersen. La résidence d'écriture avec l'écrivain burkinabé Ansomwin Hien, l'atelier d'écriture qu'il avait animé, la résidence de photographes algéro-européens, la rencontre des femmes écrivaines, s'inscrivent également dans ce cadre d'échanges et d'ouverture sur les cultures. L'AARC aspire, à chaque fois, que ses activités puissent susciter intérêt et surtout créer des vocations. Pour Dîwan Abdeltif, les livres les plus récents des auteurs invités seront vendus en marge des rencontres littéraires. Marie Desmeures a, de son côté, présenté Actes Sud. Implantée en Province à ses débuts et ne disposant pas de beaucoup de moyens, cet éditeur a décidé de s'intéresser à la littérature d'ailleurs, et a investi entre autres le domaine scandinave. Avec le temps, Actes Sud a réussi à asseoir une notoriété, avec un catalogue étoffé et plusieurs auteurs reconnus, notamment Stieg Larsson devenu mondialement célèbre grâce à sa trilogie Millenium, le Nobel hongrois Imre Kertész, Laurent Gaudé, Goncourt 2004 pour le Soleil des Scorta, Nancy Huston, prix Femina 2006 pour Lignes de faille, ou encore Nimrod, prix Ahmadou-Kourouma 2008, pour son roman le Bal des princes. Cet éditeur publie environs 400 ouvrages par an, dont 80 textes de littérature. Mme Desmeures a regretté le fait que les auteurs maghrébins soient peu nombreux sur le catalogue Actes Sud, mais a annoncé un partenariat de coédition avec les éditions algériennes Barzakh, ainsi que la publication d'un recueil de contes signé Mourad Djebel.