La wilaya d'Alger compte plus de 80 000 logements en cours de réalisation, sans compter le nouveau programme quinquennal qui englobera 25 000 unités. À titre d'exemple, l'OPGI d'Hussein Dey compte 15 000 unités dans son programme de réalisation de logements étalés sur 9 sites destinés au relogement des familles des habitations précaires. L'OPGI de Dar El-Beïda pour sa part compte 1 240 unités de type LPA en cours de réalisation et 2 998 logements sociaux destinés à la résorption de l'habitat précaire (RHP). La RHP constitue la principale préoccupation des pouvoirs publics. D'ailleurs, l'essentiel des projets des OPGI au niveau de la capitale sont destinés à cette opération. Après les bidonvilles, la deuxième étape de relogement touchera les familles occupant les chalets et les habitations qui menacent ruine. Selon les responsables, cette opération se poursuivra jusqu'en 2014. Ce qui ne laisse guère le choix aux dizaines de milliers de demandeurs qui ne cadrent pas avec les critères de cette opération. Avec le RHP qui accapare l'essentiel du programme des pouvoirs publics et la quasi-disparition de la formule location-vente de l'Agence de l'amélioration et du développement du logement (AADL), les postulants à revenus moyens, exclus du LPL, n'ont de salut que dans le promotionnel qui justement prend de l'essor. Prix du logement promotionnel aidé : 300 millions de centimes En plus des promoteurs immobiliers privés qui comptent de nombreux projets lancés ou en cours de réalisation, les promoteurs publics ne sont pas en reste. L'on citera, à ce titre, l'entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI) qui regroupe les 19 unités de l'ex-EPLF qui a inscrit une prévision de livraison, en 2010, de 5 906 de logements promotionnels réalisés dans le cadre des projets que les 19 EPLF avaient lancés à travers le pays, avant qu'elles ne soient regroupées au sein d'une seule entreprise. L'ENPI réalise actuellement 186 projets représentant 15 976 logements promotionnels répartis à travers différentes régions du territoire national. L'entreprise vient de lancer des études pour la réalisation de 87 projets comprenant 10 332 logements de types promotionnel, participatif et social. L'ENPI s'est fixé comme objectif de réaliser 40 000 logements, tous types confondus, au titre du programme quinquennal 2010-2014 portant, dans le domaine de l'habitat, sur la réalisation de 2 millions de logements. Cependant, les blocages concernant le logement promotionnel sont nombreux. Ils se caractérisent surtout par la cherté du produit, notamment dans les milieux urbains, en particulier dans la ville d'Alger où les prix de l'immobilier sont exorbitants. Les prix élevés des logements constituent donc l'obstacle essentiel au succès du nouveau système à travers lequel l'état envisage de satisfaire plus de demandeurs de logement, notamment les ménages n'ayant pas accès au logement social. En effet, les revenus moyens se retrouvent pris en tenaille entre des salaires plombés par le pouvoir d'achat galopant et le coût d'un logement dont le seuil inférieur se situe au-dessus des 7 millions de dinars. Pourtant, l'état a institué une nouvelle formule d'accès au logement, par voie de crédit bancaire à taux bonifiés. Il n'en demeure pas moins que la mise en application de la bonification des crédits destinés à l'acquisition de logements se heurte à d'autres blocages freinant sa généralisation auprès des citoyens, à commencer par les critères d'éligibilité qui ont vite fait de réduire l'engouement que devait susciter auprès de la population cette nouvelle formule. Les établissements financiers éliminent de facto un bon nombre de salariés, dont les revenus mensuels ne peuvent leur permettre de bénéficier de ce nouveau procédé. La cherté du produit immobilier influe négativement sur les capacités de remboursement du citoyen postulant à un crédit immobilier à intérêt bonifié, ce qui se répercute inévitablement sur son éligibilité. En passant en revue les différentes formules d'acquisition d'un logement, il ressort que c'est la formule du logement promotionnel aidé (LPA) qui serait la plus intéressante à promouvoir car les prix des logements réalisés par l'état ne dépassent pas les 3 millions DA, contrairement au logement promotionnel dont les prix sont pratiquement inaccessibles aux salariés. Adossé d'une aide de 700 000 DA octroyée par la Caisse nationale du logement (CNL), le LPA pourra constituer, selon les spécialistes, la solution idoine à la crise du logement.