Le deuxième congrès de la Société algérienne de transplantation d'organes, qui s'est tenu jeudi dernier à l'hôtel El-Aurassi, s'est avéré être trop technique. Le thème générique de la rencontre, à laquelle ont pris part des experts nationaux et étrangers, s'est articulé essentiellement autour des risques infectieux, qui surviennent après une greffe d'organe. À écouter attentivement les communications des intervenants, on aurait conclu que la menace est si grande, qu'elle remet en cause l'utilité même du recours à une transplantation d'organes. “La proportion des risques infectieux n'est pas aussi importante. Elle se situe autour des 10% de cas de greffés. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas en parler”, corrige le Pr Benabadji, chef de service néphrologie au CHU de Beni Messous, interpellé en marge des travaux du congrès. Il n'en demeure pas moins que ces infections représentent la première cause de morbidité-mortalité après une greffe et aussi de rejet. Il semblerait que la fréquence de ces risques sont 20 fois plus élevés chez les transplantés que dans la population générale. Dr Jacquet, du CHU Kremlin Bicêtre (France), a axé son intervention sur la prophylaxie, qu'il a grandement recommandée, car elle augmente sensiblement la survie chez le patient. Il a affirmé néanmoins que le traitement préventif possède aussi des points négatifs, incarnés en apparition de l'infection tardivement, effet indésirable des molécules utilisés et son coût assez élevé. Le professeur Chaouche Hocine, président de la Société algérienne de transplantation d'organes, a révélé, pour sa part, qu'entre 120 et 130 greffes sont réalisées annuellement en Algérie. “Nous pouvons réaliser 10 fois ce chiffre, pour peu que tous les moyens nécessaires à un bon déroulement d'une transplantation soient réunis”, tient à souligner ce professeur. La deuxième session du congrès a été consacrée à la greffe hépatique, qui en est à ses balbutiements dans notre pays. Selon des statistiques fournies lors de la rencontre, le programme de transplantation hépatique à donneur vivant a démarré en 2003 pour des patients en insuffisance hépatique en phase terminale. Jusqu'alors, 31 transplantations hépatiques ont été réalisées au Centre Pierre et Marie Curie, alors que la demande serait d'une centaine de malades par an. La difficulté de ce type d'opération réside, notamment, dans la latitude à trouver des donneurs, certes compatibles, mais dont le foie ne présente aucune lésion, même bénigne. Outre la transplantation rénale et hépatique, sont réalisées en Algérie les greffes de la cornée et de la moelle osseuse. Le nombre des interventions demeurent, toutefois, bien en deçà d'une demande très forte, à cause de la rareté des donneurs (majoritairement vivants) et du déficit en équipes médicales spécialisées dans ce segment. La priorité des praticiens, investis dans le programme de greffe d'organes, est la révision de la loi y afférente pour encourager davantage le prélèvement d'organes sur donneurs cadavériques.