Organisé par la Société algérienne de chirurgie, le 18ème congrès national de chirurgie (dimanche et lundi) a été consacré à la transplantation d'organes. Un rendez-vous organisé à l'hôtel « Hilton » à Alger. Différents thèmes techniques liés à la transplantation du foie ont été exposés et débattus par les participants. Le professeur Ottoman Benhadid, SG de la Société algérienne de chirurgie, a indiqué que le but d'une telle manifestation est évidemment de «tirer profit des expériences des autres mais aussi de sensibiliser la société sur la question de la transplantation d'organes». Transplantation rénale, hépatique, de cornée et transplantation et greffe de moelle osseuse sont les seules greffes pratiquées dans notre pays avec un taux plutôt timide. Cependant, au niveau maghrébin, l'Algérie demeure à l'avant-garde, selon ce professeur, en matière de greffe et transplantation de foie où depuis 2002 l'on dénombre 32 cas. Selon le professeur Graba, rien que pour cette année au CPMC d'Alger, on a enregistré quatre cas de transplantation. La problématique est située à un autre niveau. Les receveurs d'organes qui ont subi des transplantations, que ce soit dans le cas des transplantations hépatiques ou rénales, reçoivent ces organes de donneurs dits «apparentés» de premier degré. Or le but visé en organisant ce genre de rencontre «est de porter le débat au sein de la société sur la question concernant le don d'organes à partir de mort encéphalique (mort clinique)». Le Pr Benhadid déplore que des personnes vivantes en attente d'un organe meurent alors qu'elles peuvent être sauvées en leur transplantant un organe de mort encéphalique. Il relèvera que cela n'existe pas encore chez nous, sauf un cas qui est à signaler «où des parents ont accepté de faire don de rein de leur fils mort à l'hôpital à la suite d'un accident de voiture au profit d'un autre souffrant d'insuffisance rénale ». Le professeur Radia Kraiba du CPMC d'Alger aussi milite pour un débat sociétal sur la question de dons d'organes à partir de mort encéphalique. Faut-il un consentement présumé ou explicite pour le don d'organes ? Une question à débattre. Reste aussi qu'il n'existe pas encore un organisme qui gèrera et coordonnera cette discipline qui est la transplantation d'organes. Un des exposés pendant la rencontre d'hier a été consacré à ce sujet. Une agence nationale de transplantation d'organes et une agence dont le rôle est la gestion et la communication sont grandement attendues par les professionnels. L'intérêt de la création d'une telle agence en premier lieu est l'établissement des listes des besoins de personnes en attente d'organes.