Le premier séminaire international sur la littérature maghrébine d'expression française, organisé par le département de français de l'université de Batna et l'Ecole doctorale algéro-française réseau est, a été clôturé jeudi dernier après deux jours de travaux, où un ensemble de communications a révélé différentes problématiques présentées par les participants venus d'universités algériennes et étrangères. Des journées qui se sont ouvertes sur plusieurs réflexions pour devenir un espace d'échanges très riche. Cela s'explique sans doute par la spécificité même du champ dans lequel le séminaire s'inscrit. “La littérature comme champ de recherche mouvant qui échappe à toute définition définitive, un objet unique et multiple, un paradoxe purement littéraire, unique et pluriel”, dit à la fin le professeur Saïd Khadraoui, président du séminaire, avant d'annoncer qu'un autre séminaire international qui devra mettre le doigt sur l'expérience scripturale des romanciers Amin Zaoui et Rachid Boudjedra sera organisé dans une date future. Les deux auteurs ont signé, entre autres, les Figuiers de Barbarie et Festin de mensonges, pour les étudiants de l'université de Batna lors d'une séance de vente dédicace avant de passer à une rencontre débat avec ces étudiants et qui a porté sur la problématique de l'errance de cette génération entre les deux langues, l'arabe et le français, et la crise d'identité qui accompagne cette errance. Le docteur tunisien Mourida Akaïchi a expliqué, durant son intervention, que “lire la littérature maghrébine d'expression française n'est-ce pas la "reconnaître" en tant que telle, comprendre sa pluralité, vouloir franchir certaines frontières pour découvrir une littérature qui affirme sa spécificité ?” Le professeur Guy Dugas, de France, s'est approfondi dans la constitution du paradigme de la littérature maghrébine d'expression française entre colonial et postcolonial ; tandis que le professeur Karl Agerup de l'université de Stockholm a proposé une lecture critique de la trilogie de Yasmina Khadra sur la diabolisation de l'arabo-musulman après les attentats du 11 septembre 2001, à savoir l'Attentat (2005), les Sirènes de Bagdad (2006) et les Hirondelles de Kaboul (2004). L'objectif étant de relever la relation entre les aspects pratiques et esthétiques du roman chez Yasmina Khadra. Sa problématique : “Le statut est attribué à l'œuvre de Yasmina Khadra en tant qu'œuvre maghrébine s'adressant à un lectorat occidental ?” Enfin, une commission a été désignée pour sortir avec une liste de recommandations dont avait fait la lecture le professeur Saddek Aouadi, de l'université d'Annaba. Parmi les recommandations, “pérenniser le colloque avec son caractère international, et ce en l'organisant chaque deux années, recommander aux organisateurs de s'assurer de la participation en plus grand nombre d'auteurs et enseignants d'autres pays du Maghreb ainsi que l'accompagnement du colloque avec d'autres activités d'art et de culture, notamment la peinture, le cinéma et le théâtre”. Pour rappel, cette rencontre littéraire est la première du genre dans la wilaya de Batna.