La ville de Mérouana, d'habitude quiète, a connu, samedi dernier, une explosion de colère jamais égalée. Si la population chaouie est réputée pour sa sagesse, il semble que certains responsables (pas tous heureusement) l'assimilent à de la passivité. Cette fois encore, la colère qui couvait depuis un certains temps déjà vient de réveiller la rue. Et ce qui se passa à Mérouana ce jour-là aurait pu être plus grave si les autorités de la wilaya n'avaient eu la présence d'esprit de s'y rendre illico presto pour “endiguer” quelque peu le ras-le-bol des citoyens. Les édifices brûlés sont témoins de la révolte des citoyens. Les étudiants sont obligés de faire la navette quotidiennement dans des circonstances presque dramatiques : l'absence des moyens de transport est d'une acuité tel qu'il ne s'agit point de saturation mais plutôt d'une décision irréfléchie ajournant l'attribution des lignes ! Le privé qui voulait prendre en charge cette question se heurtait à cette mesure incompréhensible qui est appliquée au moment où le besoin est énorme, surtout dans les Aurès. Au fait, les bus de Solidarité ne concernent-ils pas Batna, quand on sait que toute la wilaya est à inscrire sur les tablettes de la solidarité, tant la misère est visible à l'œil nu ? Pour revenir aux évènements de Mérouana, toutes ces données sont à pendre en considération. Les délégués des citoyens et des étudiants ont été longuement reçus par la direction des transports ainsi que le chef de daïra de Mérouana. Pour l'heure, la sagesse semble l'avoir emporté, en attendant la vraie prise en charge du problème. Du côté de la wilaya, on nous assure que le nécessaire a été fait. Attendons pour voir. I. A.