Pour des engagements non respectés par les responsables locaux en matière de réalisation de logements ruraux, les habitants d'El Allelick une agglomération proche de l'autoroute Sidi Salem-Pont Bouchet (Annaba) ont pris possession de la voie publique. « Nous sommes les éternels oubliés. C'est comme si nous n'existions pas. A chaque fois que nous posons nos problèmes aux responsables locaux, ils s'engagent à les résoudre. Ils n'ont jamais fait quoi que ce soit pour les quelque 700 familles qui composent la population de notre agglomération », a estimé un des représentants des manifestants. Ce samedi, ils n'en étaient pas à leur première sortie de protestation. Ils ont l'âge de la jeunesse des banlieues qui n'en finit pas de digérer le destin dans une commune d'El Bouni qui compte 180 000 habitants. Depuis le début de l'année, déjà, le mouvement de révolte avait secoué les habitations précaires implantées là depuis la nuit des temps. La révolte publiquement exprimée des jeunes, succédant à celle tacite des parents, trouve ses racines dans la lourde addition du mal de vivre, le chômage, la promiscuité familiale et la crise du logement. C'est ce dernier point qui n'a toujours pas trouvé de solution plus d'une quarantaine d'années après. Le très faible taux d'avancement, voire l'abandon des travaux du chantier de réalisation de 140 logements sociaux à proximité de l'agglomération, serait le motif de la réaction violente des habitants. Leur tentative de bloquer la circulation de l'autoroute a été entravée par les brigades anti-émeutes. « En fait, le lancement des travaux n'était qu'un trompe-l'œil puisque aussitôt ouvert, le chantier a été abandonné. Le terrain de 3 ha d'implantation serait la propriété du ministère de l'Agriculture. Par la voix de son représentant de Annaba, ce dernier s'est engagé à s'en dessaisir au profit du projet. Depui, rien n'a bougé. On nous a même laissé entendre que l'opération de cession était irréalisable », a affirmé notre même interlocuteur. Face à ce développement du mouvement de protestation de la population d'El Allelick, les pouvoirs publics locaux sont restés silencieux.