Au Chabab de Belouizdad, et à l'instar des autres clubs de la L1 et L2, c'est un nouveau mode de paiement des joueurs qui est instauré cette saison avec l'avènement du professionnalisme. Avant, le club procédait à la rétribution des primes de signatures par différentes tranches. Un joueur recevait généralement une avance de 50% de la somme convenue au moment de la signature de son contrat, c'est-à-dire en début de saison. Il touchait 25% à la fin de la phase aller du championnat national, la trêve hivernale. Le reste est tributaire de ses performances individuelles et les objectifs atteints par l'équipe au cours de la même saison. Aujourd'hui, c'est la formule qui change. Une prime de signature, dont le montant est convenu en début de saison, sera versée sous forme de mensualités par la SSPA. Pour une prime de signature de 600 millions de centimes, presque la plus grosse prime de signature au CRB, le joueur reçoit un salaire mensuel brut de 50 millions de centimes. S'il est vrai que cette nouvelle formule permet un meilleur contrôle de l'état des finances des clubs et préserve aussi les intérêts des joueurs, il n'en demeure pas moins que pour un club comme le CRB qui ne bénéficie même pas de la totalité des recettes du stade, ne vivant qu'avec les subventions des sponsors qui souvent tardent à se débloquer, elle est quelque peu embarrassante, comme l'explique son premier responsable, Mahfoud Kerbadj : “C'est une bonne chose dans le sens où tout est contrôlé par l'Etat. Le moindre sou doit être justifié par la SSPA et il n'y aura plus de place à ‘la chkara'. J'ai tout le temps appelé à combattre cela. Ce nouveau mode de paiement nous oblige à assurer le payement des joueurs d'une manière régulière. Toutefois, j'avoue que cela nous met devant des difficultés. Car pour qu'on soit régulier sur le payement, on doit aussi garantir des sources de financement d'une manière régulière et pour le moment, ce n'est pas du tout évident”, explique le président du CRB qui parle en connaissance de cause. Bientôt, ça va faire trois mois que ses joueurs n'ont pas été payés. On attend justement les budgets des sponsors pour régulariser et mettre à jour les salaires des joueurs et autres employés du club. Le Chabab ne fait, pourtant, pas partie des clubs à faire des folies ou casquer des milliards pour le recrutement. Il ne possède pas encore une administration assez étoffée comme l'exige le cahier des charges. La masse salariale du club avoisine un milliard de centimes. Les mensualités des joueurs représentent 80%. Comme partout dans les clubs de football, les attaquants viennent en tête du classement des joueurs les mieux payés. À en croire des sources bien informées, des éléments comme Saïbi, Aouad et Rebih mènent le bal. Leurs salaires avoisinent les 60 millions de centimes. Le reste de la masse salariale va au staff technique et autres fonctionnaires du club (financier, secrétaire général, secrétaire général de l'administration, DTS…). L'entraîneur en chef, l'Argentin Angel Miguel Gamondi, reçoit, apprend-on des mêmes sources, un salaire mensuel de 80 millions de centimes. Par ailleurs et afin de pallier ce problème d'irrégularité des sources de financement, la direction belouizdadie a entamé des négociations avec des instances bancaires dans le souci d'avoir une ligne de crédit qui puisse assurer les salaires des joueurs à temps. À ce titre, le boss des Rouge et Blanc lance un appel à destination des pouvoirs publics qui “ont beaucoup à faire dans ce sens. Il sera très judicieux de donner instruction aux établissements bancaires pour l'ouverture des crédits à destination des clubs pour la couverture des salaires des joueurs”, insiste Mahfoud Kerbadj.