Etant fils unique du chahid Kabli Saïd, tombé au champ d'honneur à l'âge de 30 ans, le premier jour de l'opération Jumelle, déclenchée le 22/07/1959 dans la région de l'Akfadou (Béjaïa), je voudrais dénoncer avec force et amertume l'escroquerie dont je suis victime. Après l'indépendance du pays, l'Etat algérien avait attribué une villa, au 13, cité Sidi Bouali, quartier le plus huppé de la ville de Béjaïa, à trois familles révolutionnaires, dont ma famille, composée de ma grand-mère paternelle, de ma mère et de moi-même, âgé de 7 ans, en cohabitation avec une famille de moudjahid et une troisième d'ascendants de chahid célibataire. L'arrêté d'attribution portait les noms de Madame veuve Kabli Saïd. En 1981, dans le cadre de la cession des biens de l'Etat, j'avais introduit un dossier au nom de ma mère en sa qualité de veuve de chahid (pour bénéficier des 40% de réduction du prix de cession) avec notre colocataire pour l'acquisition de la villa, mais la commission rejeta le dossier pour le motif que ce bien de l'Etat était occupé par trois familles en dépit du statut de recasée de la troisième famille. En 1990, la famille des ascendants du chahid célibataire occupant la buanderie de la villa avait bénéficié d'un logement social OPGI, et, inéluctablement, la demande de cession de la villa devenait recevable. Après quoi, j'avais introduit une deuxième fois un dossier au nom de ma mère et du moudjahid pour la cession de la villa. La commission a statué favorablement et ainsi nous avions obtenu l'acte de vente de la villa au nom de ma mère, Mme Senadji Baya, veuve Kabli Saïd, et de celui du moudjahid copropriétaire. À noter que l'acte de vente a été signé par moi-même (procuration) et par la copropriétaire. À juste titre, toutes les démarches nécessaires du début jusqu'à l'aboutissement du dossier ont été effectuées par mes soins, y compris le payement des droits d'assurances, avances des 10% du prix de cession pour la partie de ma mère et le reste (soit 300 DA/mois pendant 10 ans) a été la pension que perçoit ma mère au titre de veuve de chahid. En juillet 2009, à mon insu, la villa a été vendue à 2 acheteurs pour un montant de sept milliard de centimes, mais sur l'acte est porté 3 milliards et 12 millions de centimes, et ce bien entendu pour échapper au payement des droits d'impôts et du fisc. Les 3 milliards et 500 millions qui revenaient à ma mère ont été empochés en totalité avec ruse par son fils cadet Kabli Abdelkrim issu de son remariage qui s'est acheté un appartement à 1 milliard 400 millions, une voiture à 150 millions de centimes et distribué à son frère et ses 6 sœurs des sommes allant de 75 millions de centimes à150 millions chacun. À sa sœur aînée, architecte de la grande supercherie de par son rôle de conseillère attitrée, il lui a acheté un logement au à 300 millions de centimes. Voilà comment un ouvrier à l'Edemia devenu petit riche en ayant gagné à la loterie dont l'argent provenait du sang d'un chahid. Une villa, butin de guerre par excellence, d'une valeur de 14 milliards de centimes, qui en réalité n'a point de valeur ou de prix pour moi, s'agissant avant tout de mon père que je n'ai pas connu même en photo, a été bradée pour la moitié de son prix afin de servir vraisemblablement au blanchiment d'argent, pratique que je considère a contrario des principes pour lesquels se sont sacrifiés les chouhada. Comment expliquer aussi, aux yeux de l'opinion, qu'un bien acquis au nom d'un chahid soit revendu par la suite sous le nom du deuxième époux, aberration ou diatribe ! Quoi de plus mes enfants, authentiques descendants et héritiers légitimes du chahid Kabli Saïd vis-à-vis de Dieu et de la loi, sont aujourd'hui reniés de tout ce que pourrait procurer comme droits et mérite le statut de leur grand-père chahid. En revanche, ce sont les autres enfants issus de la progéniture du mari de ma mère qui, paradoxalement et conte nature, profitent à satiété de la pension alléchante de chahid et des milliards de la villa, dès lors qu'on ignore le passé révolutionnaire des grands-parents quant à dire si certains de ces derniers n'auraient pas fait partie de l'autre camp, celui de l'ennemi. Cette situation d'une gravité rarissime sur le plan moral et émotionnel ne pourrait être passée sous silence au nom d'un quelconque alibi s'agissant de la spoliation de droits intrinsèques d'un fils de chahid ainsi que de celui de ses enfants, lesquels ni leur père et ni eux-mêmes n'ont eu le privilège de prononcer un jour papa. Se taire devant une vilaine escroquerie répréhensible, c'est trahir le sang des martyrs et ne pas accomplir son devoir moral auprès de l'opinion publique. Akli Kabli, rue le Royer - Montréal