Après son adoption, il y a plus de trois semaines, par l'Assemblée populaire nationale (APN), la loi de finances (LF) pour 2011 a été adoptée, récemment, à l'unanimité par les membres du Conseil de la nation. Ce texte, qui consacre la deuxième année d'exécution du Programme quinquennal d'investissements publics (2010-2014), a maintenu la plupart des agrégats macroéconomiques contenus dans la loi de finances complémentaire (LFC) pour 2010. Excepté quelques mesures visant l'encouragement de l'investissement à travers l'introduction d'exonérations et d'abattements fiscaux au profit de différentes branches de l'économie nationale, la LF 2011 n'apporte pas de changements de fond susceptibles de créer un débat dans la sphère économique. Ce texte est considéré par les analystes comme une suite logique de ce qui a été initié à partir de la LFC 2009, dans le cadre de la nouvelle politique du gouvernement, appelée communément “patriotisme économique”. Selon eux, pour la troisième année consécutive, le gouvernement décide d'épargner du débat les mesures lourdes. Pourtant, les dispositions contenues de la LFC 2009 ont fait couler beaucoup d'encre. En effet, depuis l'adoption de la LFC 2009, de nombreux opérateurs parlent de leurs difficultés à évoluer dans un climat des affaires et un environnement réglementaire des plus restrictifs. D'ailleurs, à l'occasion du passage de LF 2011 à l'Assemblée populaire nationale, un nombre d'organisations patronales, à l'instar de la CAP et du FCE, ont pris la peine de soumettre aux députés des propositions d'amendement au projet. À titre indicatif, le FCE a suggéré aux députés l'amendement de l'article 45 de la loi de finances pour 2011. Un article qui entrave la mobilité des capitaux, selon cette organisation patronale. Le texte adopté par les deux chambres du Parlement ne semble donc pas répondre aux préoccupations du patronat national. Ce qui fait dire au président du conseil d'administration de NCA-Rouiba, Slim Othmani, que “la confiance n'est pas au rendez-vous”. “C'est décevant que nous soyons appelés à réagir à une loi de finances au lieu de réagir à un projet de loi de finances”, déplore-t-il. Slim Othmani considère que l'amélioration du climat des affaires passe nécessairement par le rétablissement du dialogue, et de la confiance, entre les pouvoirs publics et le monde des affaires. Les entrepreneurs ont, selon lui, leur mot à dire. Il y a des millions de choses à suggérer. Mais force est de constater que les pouvoirs publics considèrent les entrepreneurs beaucoup plus “comme des acteurs contestataires au lieu d'acteurs constructeurs”. “Cette stratégie qui consiste à diaboliser l'entrepreunariat n'est autre que du mépris envers les entrepreneurs. Cette stratégie n'est pas payante. Elle risque d'être désastreuse sur l'économie nationale”, conclut-il.