L'Algérie organisera les 13 et 14 décembre prochains, une conférence internationale au Club-des-Pins, dans la capitale, pour célébrer le cinquantenaire de la résolution 1514 (XV) des Nations unies portant Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. L'Algérie organisera les 13 et 14 décembre prochains, une conférence internationale au Club-des-Pins, dans la capitale, pour célébrer le cinquantenaire de la résolution 1514 (XV) des Nations unies portant Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. L'information a été donnée, hier, par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, lors d'un point de presse organisé à la résidence Djenane El-Mithaq. Le diplomate a indiqué que cette rencontre interviendra 3 jours après la commémoration par l'Assemblée générale de l'ONU de cet anniversaire, conformément à la décision n°64/560 que cette instance a prise le 29 juin dernier, au cours de sa 15e session. M. Messahel a également expliqué les raisons ayant poussé notre pays à célébrer la Déclaration 1514, en rappelant que cette résolution a été adoptée le 14 décembre 1960, par l'AG de l'ONU, dans un contexte de “combat libérateur de notre peuple”. Il a même admis que la situation de l'Algérie avait “beaucoup influencé”, à l'époque, l'Assemblée générale des Nations unies. Le conférencier a, cependant, signalé que la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux “n'était qu'un début”, car parler de l'indépendance des peuples coloniaux renvoie à une approche “globale”, qui concerne non seulement “l'indépendance politique, mais aussi le droit au développement économique et le respect des droits humains”. Pour Abdelkader Messahel, cette résolution est, aujourd'hui, plus que jamais d'actualité et prend toute sa signification “dans un monde en pleine mutation”, à l'heure où il est beaucoup question de “refondation du système des Nations unies, des changements climatiques, de la lutte antiterroriste…”. Pour ce qui est de la conférence internationale, le ministre a annoncé que près de 200 personnalités étrangères seront présentes à ces assises, dont “au moins” deux Prix Nobel, des chefs d'Etat dont le président de la RASD, des anciens chefs d'Etat africains, dont Kenneth Kaunda (Zambie), le secrétaire général de la Ligue arabe, Pierre Galand, représentant de la société civile, un des organisateurs du Tribunal Russel sur la Palestine et président de la Coordination européenne de soutien au peuple sahraoui (Eucoco), ainsi que des militants de la cause libératrice de l'Afrique. Il a aussi parlé de la participation de quelque 80 journalistes qui viendront des quatre coins du monde, ainsi que des spécialistes du droit international. Selon lui, la liste complète des participants sera connue dans les très prochains jours. “À travers cette conférence internationale, nous voulons parler de la validité des règles connues depuis la création de l'ONU”, a encore révélé le ministre, en insistant en particulier sur “la validité de ce principe d'indépendance des peuples”. Par ailleurs, il a tenu à souligner que l'Algérie, qui “influe aujourd'hui au niveau des Nations unies (…), est pour un monde qui se construit par la paix, un monde plus démocratique”. Sur le plan organisationnel, Abdelkader Messahel a informé que deux ateliers seront constitués, l'un consacré à “la contribution de la résolution 1514 au processus d'émancipation des peuples” et l'autre, au “rôle des médias et du cinéma dans l'expression et la défense du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes”. Il a également parlé de deux autres ateliers qui se pencheront sur la place de la femme, en relation avec la lutte des peuples pour leur affranchissement. Lors du débat, le conférencier a invité les journalistes à “situer cette conférence dans son contexte global”, Il a, en outre, insisté sur “la consolidation” des pays anciennement colonisés, à présent membres de l'ONU. “La place de l'Afrique doit être reconnue comme partie prenante dans le processus de négociation et de décision par rapport aux questions de l'heure”, a affirmé M. Messahel, non sans rappeler que “la refondation de l'ONU fait partie du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes”. L'initiative d'Alger, très attendue, est pertinente. Mais, à l'heure du déploiement ostentatoire de la realpolitik, plus destinée à favoriser les intérêts des grandes puissances de ce monde et à donner sens au néocolonialisme, à l'heure aussi du phénomène WikiLeaks, annonçant l'ébauche de la nouvelle division internationale, les principes fondateurs du système des Nations unies sont certes d'une actualité brûlante. Mais, la priorité ne doit-elle pas aller vers la modernisation de “l'emballage” pour donner plus de puissance à ces principes ? Ne faut-il pas passer aujourd'hui au stade supérieur de la crédibilité et de la réhabilitation de l'image véhiculée par ceux, Etats, institutions et associations, personnalités et membres de la société civile, qui sont dans le camp de la légalité internationale et donc dans celui des peuples à disposer librement d'eux-mêmes ?