Résumé : La fête se déroule sans encombre, mais Fettouma et le bébé sont exténués. En fin de journée, Lla Taos vint masser le nouveau-né qui s'endormit. Mahmoud retrouve enfin sa femme, qui l'exhorte à aller dîner avec les hommes dans la grande salle… 37eme partie Mahmoud secoue la tête : - Il ne reste plus que mon père et le tien. Tes beaux-frères et le mari de Malika sont partis. - Mais, je ne sais pas si… - Tu ne sais rien, l'interrompt Mahmoud, c'est moi qui sait tout. Je vais demander qu'on nous serve et je ne veux aucune objection de ta part. La soirée se déroula sans trop d'encombre, et quand Fettouma sentit le sommeil la gagner, Mahmoud tire le rideau de la fenêtre et referme la porte de la chambre derrière lui. 1953 – LA GRANDE FAMILLE Sept ans passent. Fettouma et Mahmoud sont devenus les parents heureux de deux autres petits enfants. Nacer et Meriem. Rachid avait grandi et allait à l'école. Nacer venait d'avoir 4 ans et Meriem deux ans. La vie s'écoulait paisiblement dans cette grande maison, même si Lla Kheira, en prenant de l'âge, devenait plus acariâtre que jamais. Fettouma maintenant était bien plus mûre et bien plus réceptive aux remarques et aux remontrances de sa belle-mère. Depuis qu'elle est devenue mère à son tour, elle comprenait les sentiments d'une maman envers ses enfants et ce complexe possessif qui animait l'instinct maternel. Certes, ses enfants à elle étaient encore tout petits, et elle-même venait à peine de boucler ses vingt-trois ans. Mais la maturité maternelle avait fait d'elle une femme accomplie. Mahmoud n'avait pas changé. Il est resté ce fils modèle et ce mari attentif au besoin de sa femme et de ses enfants, bien que maintenant c'était lui qui gérait tous les biens de son père. Si Tayeb avait pris de l'âge et n'avait plus ni bon pied, ni bon œil. Le vieillard passait ses journées au café en compagnie de Si Ahmed, qui avait pris sa retraite depuis plus de trois années et de quelques voisins de sa génération. Tout ce beau monde passait son temps à faire des commentaires sur les évènements que traversait le pays. On chuchotait dans l'ombre qu'une révolution se préparait. Des arrestations survenaient de temps à autre dans le quartier. Plusieurs jeunes, suspectés d'appartenance à des partis politiques secrets sont assassinés ou emprisonnés. Dans le feu des conversations, ces évènements prenaient des tournures dramatiques. Des refuges pour révolutionnaires ont été même prévus dans certaines maisons sans qu'on sache au juste à quel moment ils pourront servir. Unis dans leurs malheurs, les habitants de tous les vieux quartiers d'Alger s'unissaient pour parer à d'éventuelles descentes militaires qui les déstabilisaient et rendaient leur quotidien invivable. à suivre Y. H.